VI
Le jeune homme aux yeux bleus et
à la barbe noire s’étant rapproché de la dune, Daria (bis) tremble à l’idée de
n’être plus nue hors cadre, hors cadre, hors script, hors champ
Pour envahir le paysage il aurait
fallu que le jeune homme creuse un sillon de sable chaud à chaque séquence
romanesque
Il a préféré arrêter Daria (bis)
sur la route par le moyen des ailes et le réalisateur s’est lui-même ému de la
ressemblance entre ces deux-là, le film s’est arrêté sur une mécanique
explosive d’objets découpés dans le scénario, ces matières flottaient dans le
ciel, ce décor avait coûté cher, ils avaient « tout foutu en l’air »,
après le flash-back tout était rentré dans l’ordre ensuite tout avait encore
explosé dans la vraie vie mais dans le film c’était une pensée de rêve, le
patron, sa femme, les invités et les domestiques avaient disparu avant de
reprendre place dans le patio
Daria (bis) est devenue
psychologue, s’intéresserait aux pratiques spirituelles, après un mariage raté
avec un réalisateur célèbre, Daria (bis) nous dit-on sur Wikipédia n’a pas
continué le cinéma
Je n’ai jamais su qui était Daria
(bis)
Zabriskie point,
août 2012
Sandra Moussempès, Sunny
girls, Flammarion Poésie, 2015, p. 34-35.
Je me rappelle Zabriskie point
même si je ne l’ai pas revu depuis peut-être trente ans. Je me rappelle Zabriskie
point parce qu’en août 2012 c’est moi qui y ai pris ces photos où il fait
cinquante degrés de chez nous. Le soleil tapait si fort sur les corps nus des
dunes que je n’ai pas vu Sandra Moussempès en train d’écrire et pourtant elle n’était
sûrement pas loin. Avec un peu moins de soleil je l’aurais peut-être reconnue
puisque je l’ai déjà lue là.
Très belles photos (le film laisse des coups de soleil, même des dizaines d'années après sa première vision).
RépondreSupprimerJe me rappelle que le vent soufflait et qu'instinctivement je cherchais l'origine de ces flammes qui léchaient mon visage.
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