Nom d’un chien ! crie-t-on pour éviter de prononcer le nom de Dieu – though God is nothing but an inverted dog.
lundi 28 février 2022
samedi 26 février 2022
mardi 22 février 2022
Brèves animales (82)
C’est bien sûr au cours de la grossesse que la rate se dilate : jusqu’à quatorze petits par portée !
lundi 21 février 2022
jeudi 17 février 2022
mercredi 16 février 2022
Pas Liev sur Rue Poivre
lundi 14 février 2022
samedi 12 février 2022
LA BEAUTÉ N’EST PAS ANNONCÉE
LA BEAUTÉ N’EST PAS ANNONCÉE
des ouvriers qui dépassent
chacun du trou qu’il creuse
ni la résurrection des corps
enfouis en l’état
l’heure de la relâche
aujourd’hui tombe
avec la nuit
Pierre Alferi, Et la rue (suivi de) La sirène de Satan, éditions Hourra, 2019
vendredi 11 février 2022
Un seul être vous manque
Lecture en cours : Home cinéma, de Didier da Silva, à paraître en mars chez Vanloo. J’en reparlerai, bien sûr, mais déjà, lisez comment l’auteur réécrit « un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». C’est à la fois beau, triste et drôle ; tout ce que j’aime :
C’était bien le moment que je voulais vivre avec le disparu, je reconnaissais le décor, la position des astres et la force du vent, mais les premiers rôles comme les figurants avaient déserté le plateau, loges et caravanes étaient vides, et la caméra demeurait immobile au début du travelling, sans personne pour la manœuvrer. J’errais dans les studios, franchissais leur portail et sortais dans la ville ; je ne croisais pas âme qui vive. Le capot fumait, çà et là, des voitures qui faute de chauffeur avaient fini leur course où elles pouvaient, des vélos et des trottinettes dont quelques roues tournaient encore jonchaient la voie dédiée, au loin un long-courrier explosait sourdement, des paquebots se percutaient, une moissonneuse fantôme continuait dans les blés sa percée jusqu’à l’horizon.
mercredi 9 février 2022
mardi 8 février 2022
Où pisser.
Les jours suivants s’écoulèrent dans une morosité partiellement enrayée par un nouveau jeu de chiffres, mal délayée dans de longues marches. Il les terminait souvent au Plateau des Poètes, un parc où quelques sentes poussiéreuses s’entortillent autour d’une grosse flaque noirâtre que seul le palmage machinal de canards dépressifs empêche de coaguler. Une météorite temporairement exposée, couverte de fientes, semblait s’appesantir sur son incroyable déchéance : traverser l’espace pour finir dans l’Hérault ! Elle se savait la risée du cosmos. René contempla pensivement ce gros caillou jusqu’à ce qu’un homme titubant vienne pisser contre le corps céleste. Un autre le rejoignit qui préféra pisser à côté, dans une plate-bande de rosiers où il creusa un petit cratère débordant d’une écume jaunâtre. Son œuvre sembla lui plaire, lui donner un soupçon de fierté, un peu comme s’il caressait le poil d’un fauve mort mais tiède encore.
Si vous cherchez où lire, voici un extrait du Zoo des absents, le nouveau roman de Joël Baqué, qui vient de paraître chez POL. Les amateurs de la Fonte des glaces retrouveront l’humour de l’auteur, et le basculement du personnage, de nouveau retraité mais plus fraîchement cette fois, dans un milieu qui n’avait rien pour l’attirer a priori (cette fois un courant anti-spéciste radical), et vers un destin qu’il n’aurait jamais imaginé – et nous non plus.