mercredi 31 mai 2023

Avec mon stylo (10)

Avec mon stylo, 10e épisode : « Alors je me suis placé dans la queue bien sagement, exactement comme si je n’avais pas eu mon stylo. »

Tous les épisodes (et sur Youtube)



mardi 30 mai 2023

court toujours (152)

Vous êtes une personne formidable. Il faut vraiment que vous fassiez votre connaissance.




lundi 29 mai 2023

court toujours (151)

Souvent le poète qui perd ses vers écrit en prose.

(Oui je sais : « Calembour humanum est, perserverare diabolicum »…)



dimanche 28 mai 2023

court toujours (150)

Non mais les crises d’identité, c’est bien plus courant qu’on ne le dit : même Dieu se prend pour moi !




vendredi 26 mai 2023

court toujours (148)

Quand je me sens seul, je regarde ma main avec attention. Nous voici deux. Puis mon autre main, mes jambes, mon ventre, et tout ce monde encore qui échappe à ma vue ; quelle foule en fait !




mercredi 24 mai 2023

Avec mon stylo (9)

Avec mon stylo, 9e épisode : « Le sourire était la partie visible de mon stylo que pouvaient voir les passants qui me croisaient et me voyaient sans comprendre que ce sourire qu’ils voyaient était la partie visible de mon stylo. »

Tous les épisodes (et sur Youtube)




mardi 23 mai 2023

court toujours (146)

Comment comprends-tu cette expression : « la fin de la littérature » ?

Je crois que la fin de la littérature, c’est précisément la littérature.




lundi 22 mai 2023

En lisant « Un monde sans Kafka », de Pierre Bayard

Tiens, à force de n’avoir pas lu Pierre Bayard et de le mettre à toutes les sauces, j’ai fini par acheter son dernier livre Et si les Beatles n’étaient pas nés ? Et comme en ce moment je suis en train de lire Cortazar, je n’ai pas encore commencé le Bayard ; je veux dire que je ne l’ai pas commencé par le début, parce qu’en fait j’en ai déjà lu un chapitre : « Un monde sans Kafka » ; ce n’est pas le premier chapitre du livre mais c’est le premier de la partie intitulée « Influences rétrospectives ». Ou comment la lecture et même simplement la renommée de Kafka a gauchi la lecture d’auteurs plus anciens qui ont pu, par certains aspects, être considérés comme ses précurseurs, sans avoir nécessairement des parentés entre eux. Kafka se prête encore mieux qu’un autre à ce genre de supputation, lui qui avait souhaité avant de mourir ne pas venir au monde, sur un plan éditorial s’entend, mais qui a été trahi – par amitié – par son ami Max Brod, qui a donc fait en sorte que nous vivions dans ce monde avec Kafka. Je vous laisse découvrir la conclusion délicieusement provocante de Bayard à ce sujet, laquelle n’a pas été sans me rappeler une réflexion de Marc-Antoine Marson, l’anti-Max Brod de Thomas Pilaster dans l’œuvre posthume de Thomas Pilaster d’Eric Chevillard, qui, tout en louant Max Brod d’avoir sauvé de l’oubli l’œuvre de Kafka, félicite un hypothétique Max Brad d’avoir pieusement brûlé les manuscrits de son ami non moins hypothétique Kofko. Ça me fait penser que j’avais déjà lu (un tout petit peu) Pierre Bayard : c’était un article du collectif Pour Eric Chevillard, rappelez-vous (c’est un rappel pour moi-même surtout). Moi-même, aurais-je écrit Pas Liev, à propos duquel Chevillard intitula « Variations kafkaïennes » l’article qu’il lui consacra dans le Monde ? Il est clair que Max Brod, tout à son admiration de l’œuvre de son ami, n’a pas mesuré les conséquences de son geste sur l’avenir de la littérature. Mais c’est moins sur l’influence dans l’écriture que dans la lecture que porte l’article de Pierre Bayard. J’ai commis récemment, sur ce même blog, un petit article rapprochant Franquin de Kafka (c’était d’ailleurs une récidive), que je terminais en imaginant de Mesmaeker, le personnage de l’univers de Gaston Lagaffe, en héros d’une nouvelle de Kafka. Il a été rapporté que Kafka riait beaucoup en lisant ses récits à ses amis, et cela souvent surprend, notamment les personnes qui n’ont que quelques vagues souvenirs de Kafka. Je ris souvent avec Kafka moi-même (j’ai même longtemps pensé que tous les grands auteurs étaient nécessairement des auteurs comiques). De la même manière, quand je relis Gaston Lagaffe, je suis sensible à l’évocation d’un immeuble dont la plupart des portes restent fermées, où règne un grand patron dont on n’aperçoit jamais plus que le pied, et dont les activités essentielles restent d’une opacité frappante. Frappante ? Frappante aussi l’absence de contenu des contrats que Fantasio puis Prunelle s’obstine à vouloir signer avec le non moins obstiné de Mesmaeker ? Jusqu’à quel point mes relectures de Gaston Lagaffe n’ont-elles pas été infléchies par celles de Kafka ? Maintenant que j’y repense, Franquin et Kafka sont deux des auteurs que j’ai le plus fréquentés au cours de mon adolescence. J’ai glissé insensiblement de Franquin à Kafka, sans cesser de rire, même si ce rire gagnait en inquiétude et, par contamination, inspirait à Franquin ses Idées noires.



mercredi 17 mai 2023

Avec mon stylo (8)

Avec mon stylo, 8e épisode : Comment j’ai demandé une augmentation à mon patron, avec mon stylo.

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mardi 16 mai 2023

« Livres » de Jaffeux

Je viens de terminer la lecture d’une entreprise de fascination par déplacement des mots. D’un point de vue technique, on est assez proche de la lettre cryptée (authentique ?) de George Sand à Musset, dans laquelle, en ne lisant qu’une ligne sur deux, une lettre d’amour très chaste se transforme en une invitation très explicite (vous la trouverez facilement sur Internet si vous ne l’avez jamais lue) et dont déjà Sébastien Smirou s’était inspiré en complexifiant la contrainte dans Un temps pour s’étreindre (POL, 2011), mais c’est autre chose encore. Deux pages se font face, portant le même numéro. Sur la page de gauche, une suite ininterrompue de sentences incomplètes : la page est pleine de trous, de blancs. Sur la page de droite, des mots semblent d’abord placés au hasard ; ils sont en réalité placé au hasart. Ils sont situés aux emplacements précis correspondants aux trous de la page de gauche et, de fait, ils complètent aussi par le sens les sentences lacunaires de la page de gauche. Mais sur la page de droite, si on la lit de gauche à droit et de haut en bas comme on a appris à le faire, ce sont de nouvelles sentences, différentes, que ces mots viennent former. Les mots, les expressions de la page de droite sont communs à deux textes différents. L’œil est pris dans un constant va-et-vient qui est une sorte d’exacerbation de celui de la lecture ordinaire, qui nous est devenu naturel. L’écart, que Jaffeux écrit éc-art comme il écrit has-art le hasard avec lequel il travaille, est juste plus grand. Les sentences elle-mêmes prennent sens par la référence à leur propre lecture. Voilà. Ça s’appelle Livres, c’est hypnotique et c’est paru aux edicions Paraules.



dimanche 14 mai 2023

Abécédaire présidentiel

Assez bamboché ! clama derechef Emmanuel. Faraud, glamour, héroïque, il jobardait kilotonniquement, le Macron, nouvellement opté président. Quelques rues se traversèrent. Un vrai whig xyloglotte, yuppie zeusien.


Pour mémoire, l’abécédaire oulipien est un « texte où les initiales des mots successifs suivent l’ordre alphabétique » (voir ici).



vendredi 12 mai 2023

Ça manque de littérature.

Je trouve que ça manque de littérature. Le sentiment me submerge régulièrement, n’ayons pas peur des mots, il me submerge au point d’en faire un billet. Je me sentirai peut-être un peu moins submergé après.

Ça n’est pas clair du tout, j’en conviens. « Ça », déjà, n’est pas clair. Quoi ? Le monde ? Les livres ? La littérature elle-même ? Les livres que je lis ? Ceux que j’écris ? Et puis, bien sûr, vieille antienne, qu’est-ce que la littérature, comme disait l’autre (je n’aime pas tellement la sienne, d’ailleurs) ?

Je ne vais pas théoriser, je ne ferais pas un bon intellectuel. Je sens qu’il y a, qu’il y a plus ou moins, ou qu’il n’y a pas – de littérature. Je sens qu’il y a peu d’appétence autour de moi pour ce que moi, je reconnais et je désire, en littérature. Il pourrait y en avoir : le désir, ça se suscite, ça se développe, c’est peut-être pour ça que je suis professeur ; mais il y en a peu.

Il y a de plus en plus de livres, pourtant. Et même s’il y a de plus en plus de livres avec très peu de littérature dedans, il y a aussi quand même de plus en plus de livres avec de la littérature dedans (je le sais parce que j’en lis). Mais ces livres avec de la littérature dedans se vendent de moins en moins. À combien d’exemplaires se vend un livre avec beaucoup de littérature dedans ?

(J’aime bien cette expression stupide : peu ou beaucoup « de littérature dedans ». J’aime bien les expressions stupides : elles sont expressives.)

Ils se vendent très peu. Ils ne sont absolument pas rentables. On ne peut pas gagner de l’argent en vendant des livres avec beaucoup de littérature dedans. Parfois un de ces livres obtient un succès exceptionnel (forcément exceptionnel), mais c’est souvent pour de mauvaises raisons : le sujet, la personne qui l’a écrit, ou l’exception pour faire exception. Alors, si on compte en tonnes de livres plutôt qu’en titres – c’est une autre façon de compter, qui a du sens aussi – il y a vraiment peu de livres avec beaucoup de littérature dedans. Donc pas beaucoup de littérature.

D’ailleurs il n’y a pas forcément autant de littérature dans tous les livres d’un même auteur. Je le sais : il n’y a pas autant de littérature dans tous mes livres. Il y a sans doute moins de littérature dans les Singes rouges que dans Pas Liev. Pourtant j’aime autant les deux ; d’ailleurs je peux très bien aimer un livre avec peu de littérature dedans, parce qu’il n’y a pas que la littérature que j’aime. Et puis dans les Singes rouges, il y a quand même pas mal de littérature, même s’il y en a moins que dans Pas Liev. (Ne comptez toujours pas sur moi pour vous dire ce qu’est la littérature. Le fait que les Singes rouges soit autobiographique et Pas Liev pas du tout – j’espère – n’a rien à voir là-dedans.)

La quantité de littérature (je pourrais dire la densité littéraire, mais je préfère les expressions plus stupides, décidément) n’est donc pas complètement déterminante de mon amour pour un livre (que je l’aie écrit ou non ; d’ailleurs j’ai écrit tous les livres – vous aussi, sachez-le, vous avez écrit tous les livres). En revanche, elle est déterminante de sa éditabilité. Ça n’existe pas, ce mot ; forcément : ce serait un gros mot. Un livre avec beaucoup de littérature dedans est moins éditable.

À la rigueur, il reste un peu éditable si ce livre avec beaucoup de littérature dedans peut passer pour de la poésie. La poésie, c’est la littérature de la littérature, disait Michon ; j’aime bien comment c’est dit. Ça aide un peu ; d’ailleurs j’en écris aussi, plus ou moins. Mais elle n’est pas forcément clairement identifiée comme de la poésie. Par exemple, à mes yeux, mes Nouvelles notes sur les noms de la nature, tellement nouvelles qu’elles viennent juste de paraître, c’est plutôt de la poésie. Je dis « plutôt » parce que je suis un gars timoré. Le contenu est scientifique, vérifiable – le texte incite le lecteur à la vérification –, n’empêche : pour moi, c’est de la poésie, publié chez un éditeur qui n’en publie pas.

Mais quand il y a vraiment beaucoup de littérature dedans et que ce n’est pas de la poésie, hein ? On fait comment ?

Il faudrait plus de lecteurs de livres avec beaucoup de littérature dedans, voilà. Il faudrait que les éditeurs ne perdent pas trop d’argent à publier des livres avec beaucoup de littérature dedans.


Je viens de me relire. Je doute de la pertinence et de l’utilité de ce billet. C’est une bonne raison pour le poster. 



mercredi 10 mai 2023

mardi 9 mai 2023

À propos de l’écriture à contraintes

Allez, quelques exemples de contraintes d’écriture :

La traduction.

Tu dois écrire un texte mais attention : il doit avoir la même signification qu’un autre texte déjà écrit dans une autre langue que la tienne.

L’écriture d’un récit.

Tu dois écrire une série d’événements successifs dont la suite fait sens.

L’écriture d’une phrase.

Tu dois écrire en tenant compte des relations syntaxiques qu’entretiennent les mots entre eux. Par exemple, si tu écris « je », il doit y avoir non loin un verbe conjugué à la première personne du singulier. Chaque mot contraint le suivant, de même que chaque phrase contraint la suivante.

Les exemples de contraintes en écriture sont si nombreux qu’il serait fastidieux de tenter d’en faire une liste exhaustive. On finit par n’y plus penser, comme à ces autres contraintes, moins littéraires mais en réalité du même ordre, qui nous font respirer, qui nous font manger, qui nous font chier.

On peut aussi décider de choisir, voire d’inventer ses propres contraintes. Par exemple, choisir la voie des airs quand la nature a oublié de nous donner des ailes. Ou bien faire en sorte que des mots, proférés pour le plaisir ou la réflexion, fassent encore plaisir ou réfléchir quelqu’un après notre mort.

En écriture aussi on peut décider de choisir, voire d’inventer ses propres contraintes (par exemple raconter tout un roman à la personne zéro, ou bien concevoir un récit de micro-fictions à partir de parties de jeux vidéo plus ou moins buggées…). Choisir ses propres contraintes est une forme de liberté. Peut-être même la première.




dimanche 7 mai 2023

"Le paon se marie à l’église."

Tiens, je n’avais pas lu l’œuvre posthume de Thomas Pilaster, écrite par Eric Chevillard et publiée par les éditions de Minuit en 1998, où l’on peut lire l’œuvre posthume de Thomas Pilaster, écrite par Thomas Pilaster et publiée par son fidèle ami Marc-Antoine Marson, lequel commente en toute subjectivité, notices et notes à l’appui, les qualités de ladite œuvre.

C’est d’écouter récemment l’auteur, ni Pilaster ni Marson mais bien Chevillard lui-même, invité en personne et en librairie à l’occasion de la parution de la Chambre à brouillard – rappelez-vous – qui m’a donné envie de combler ce manque : figurez-vous qu’en effet, je crois d’ailleurs l’avoir déjà dit, je n’avais encore rien lu de Thomas Pilaster jusqu’à ce jour.

Il y a déjà eu des articles passionnants sur l’œuvre posthume de Thomas Pilaster (sans parler de ceux sur l’œuvre posthume de Thomas Pilaster) ; je ne vais pas en rajouter sinon ceci : ce questionnement, qui personnellement me passionne, sur l’évaluation du texte. Déprécié par Marc-Antoine Marson, une sorte d’anti-Max Brod jaloux du succès de son ami, mais donné à lire par Chevillard tout de même. L’auteur présente donc un texte dont il n’assume pas pleinement la responsabilité, plaçant le lecteur dans la position – que personnellement je trouve délicieuse – de pouvoir le louer et le dénigrer en même temps. Voilà, je vous donne juste ça comme piste de réflexion. Moi-même je n’ai pu m’empêcher de penser à Défense de Prosper Brouillon, où Chevillard récupère les phrases les plus ridicules récoltées lors de ses années de chroniqueur littéraire au Monde et, se les réappropriant ou plutôt en les faisant celles dudit Prosper Brouillon, brillent soudain d’un éclat nouveau et insoupçonné. J’ai pensé aussi au titre du fameux Et si les œuvres changeaient d’auteur ? De Pierre Bayard que décidément il va bien falloir que je lise. J’ai pensé à moi aussi, puisque les écrivains sont d’épouvantables lecteurs autocentrés, et que c’est dans cet esprit que j’ai commis, il y a quelques années, Seule la nuit tombe dans ses bras (ou plutôt, Même la nuit tombe dans ses bras, le roman d’Herbert Kahn). Et enfin, je me suis épaté moi-même pour la facilité avec laquelle j’ai immédiatement compris l’aphorisme animalier de Thomas Pilaster « Le paon se marie à l’église », avant de me rappeler que je l’avais déjà lu, accompagné de son explication, il y a une vingtaine d’années, dans Du hérisson, mais proféré par une autre voix, et avec un écho différent (ce qui fait, on l’aura compris, de l’œuvre posthume de Thomas Pilaster une mise en abyme ironique de l’œuvre d’Eric Chevillard). Qui en effet pourrait immédiatement comprendre « Le paon se marie à l’église » ? On arrive à ce point précis où la formule – petite forme – est à la fois parfaite et parfaitement hermétique à qui débarque sans être prévenu : abîme au bord duquel, faisant fi de son propre vertige, l’écrivain s’aventure.

Je viens de relire ce billet ; il est décidément très mal coiffé. Mais comme je ne le suis pas tellement mieux et que j’ai un kalmia et un grevillea à planter, il restera comme il est.






vendredi 5 mai 2023

Nouvelles notes sur les noms de la nature

Aujourd’hui paraissent mes Nouvelles notes sur les noms de la nature. Comme dans le premier opus, il y est question de plantes, d'animaux, de champignons. Mais, encore une fois, il y est surtout question du langage.

Les illustrations sont de Florence Lelièvre, le livre est édité par les éditions des Grands Champs et est distribué par Serendip-Paon.





mercredi 3 mai 2023

Avec mon stylo (6)

Avec mon stylo, 6e épisode : « Mon stylo et moi, nous avons passé toute la journée ensemble à ne rien faire. »

Tous les épisodes (et sur YouTube).




lundi 1 mai 2023

Bruno Le Maire, Ministre des Finances et de l’Économie du Livre

Allez, un petit billet d’humeur ; on est le 1er mai, c’est de saison. Il semblerait que l’actualité « littéraire » (adjectif utile, voir Mon petit DIRELICON) soit tout entière requise par la sortie du roman d’un ministre aux yeux bleus. Une page circule, je l’ai parcourue, comme j’en avais parcouru une autre extraite du précédent ; c’était déjà la même prose calamiteuse où l’on soupçonnait le fake mais non, c’était bien de l’authentique, comme cette fois encore, moins anale seulement, baste. L’analité de la chose en effet n’est là que pour faire signe – si, voyez : il y a de la transgression là-dedans. D’ailleurs peu importe le livre (déjà le titre m’échappe, c’est dire) et son auteur, qui m’a toujours fasciné par l’impression d’inexistence, de peine à s’incarner qu’il dégage dans ses apparitions publiques – c’est sans doute la qualité qui lui vaut ce poste dans le gouvernement actuel. Voici donc Gallimard qui ne craint pas de se commettre dans pareil projet. Les éditeurs pourtant n’y sont pas plus stupides qu’ailleurs (plus cyniques, peut-être – du moins en ont-ils les moyens). C’est qu’il y a sans doute un peu d’argent à se faire sur le buzz que va générer une telle pitrerie : la preuve, j’y participe moi-même, victime consentante du mal que je prétends dénoncer. En effet on ne parle plus que de ça. Où est la presse littéraire ? Quand elle l’est vraiment, on ne la lit plus. Les journaux ont besoin de se vendre ; la radio, la télé ont besoin d’audimat : voilà une bonne occasion. La nécessité de gagner (un peu) d’argent prime. On a besoin de finances, si l’on veut continuer à survivre un peu. De quoi est-il ministre, au fait, Bruno Le Maire ?