dimanche 31 décembre 2023

vendredi 29 décembre 2023

jeudi 28 décembre 2023

Fou de ce fou de Savitzkaya

Dernière lecture de 2023, Fou de Paris, paru en octobre dernier aux éditions de Minuit, dont voici un court extrait ; parce qu’on est fou d’Eugène Savitzkaya :




mercredi 27 décembre 2023

Petit précis d’écolinguistique

Tiens, pour Noël, je viens de recevoir (surprise totale) un article sur mes Nouvelles notes sur les noms de la nature, autrement dit de mon « petit précis d’écolinguistique », comme je ne suis pas fâché de l’apprendre : c’est une appellation qui lui sied. L’article est signé David Dielen et est à lire ici, sur le site Les Haleurs.



mardi 26 décembre 2023

court toujours (226)

– Pourquoi es-tu tout essoufflé ?

J’essaie de me rattraper mais je n’y arrive pas, je cours trop vite.




vendredi 22 décembre 2023

appeler un smilodon un smilodon

Et il n’est sans doute pas inutile de préciser qu’au sein de la famille des félidés, il n’y a pas de parenté particulière entre les panthérinés et la sous-famille fossile des machairodontinés ; alors je vous prierai de bien vouloir CESSER DE PARLER de "tigre à dents de sabre" et de dire tout simplement "smilodon", comme tout le monde.



jeudi 21 décembre 2023

Pendant que j’y pense

Par ailleurs, au sein de la sous-famille des panthérinés, d’un point de vue phylogénétique, la panthère des neiges – l’once, donc – est plus proche du tigre que du léopard, lequel est plus proche du lion que du jaguar. Histoire de remettre un peu les pendules à l’heure et de se préoccuper de ce qui est VRAIMENT important. Voilà.



mardi 19 décembre 2023

chapardage lexico-zoologique

Il est vraisemblable que le verbe "chaparder" ait été introduit dans notre langue par les zouaves et soit dérivé de "chat-pard" (pard, de pardus en latin, le léopard), appellation vernaculaire qui désignait probablement le chat doré africain, dont des études récentes ont montré la parenté (proche mais pas évidente à l’œil nu) avec le caracal, figure-toi.



lundi 18 décembre 2023

Transformation du nouveau livre de Frédéric Forte en un sonnet dont les vers sont des notes

Transformation de la condition humaine dans toutes les branches de l’activité est le titre du nouveau livre de Frédéric Forte paru le 7 décembre 2023 aux éditions POL et dont le Général de Gaulle, dont on ne vantera jamais assez l’esprit visionnaire, avait annoncé la parution le 4 octobre 1962 ; vous pouvez le vérifier à 7’52 de la vidéo sous le lien. C’est un livre d’une ambition totale, qui multiplie par 14 la forme 99 notes préparatoires (


à la reconstruction d’Okinawa

à l’impossible

au Renard, série policière

au Pays des Merveilles


à un cabinet de curiosités

à la société des Ambianceurs et des personnes élégantes

au commerce de proximité

à l’idée du Nord


aux 99 notes préparatoires

à un livre de poésie contemporaine

à un objet de mon bureau


à une trahison

à moi (en vrai)

au vert


) dont je donne ci-dessus la matière, laquelle, ainsi recopiée, vous n’aurez pas manquer de reconnaître pour celle d’un sonnet ; la forme du sonnet ne manque non plus d’une ambition totale ; sonnet que, en citant scrupuleusement le poète, je pourrais par exemple résumer de la sorte :


1. Il nous faut regarder le monde avec les yeux de Seijin Noborikawa.

2. Un mur, une barrière à franchir.

3. Dans la brasserie de la gare des Bénédictins à Limoges, un poste de télévision diffuse un épisode du Renard.

4. Changer de taille, c’est changer de point de vue.


5. Constituer un cabinet de curiosités au Bazar de l’Hôtel de Ville.

6. « La sape, c’est l’extrapolation de la mode. »

7. En France, en 2014, on dénombre 2059 hypermarchés.

8. Peut-on saisir l’idée du Nord en jouant aux boules sur la Canebière ?


9. D’une certaine manière, chaque oulipien est une note préparatoire.

10. Un texte et une disposition très surprenants.

11. Une main droite gantée de blanc, index tendu, devient un sablier.


12. Ou alors la trahison c’est de ne pas y penser.

13. Dans la vie, j’essaye toujours de ménager la chèvre et les choux.

14. Cette fois-ci c’est certain.


mais que je pourrais tout aussi bien résumer de quantité d’autres façons, quantité de préférence égale, cela va de soi, à un multiple de 14 et de 99.





samedi 16 décembre 2023

court toujours (223)

– Qu’est-ce que tu fais ?

– Je me recompte. Mais je ne trouve jamais le même résultat.





mardi 12 décembre 2023

court toujours (222)

C’est quand l’escalator tombe en panne que le progrès commence : on peut enfin le prendre dans les deux sens.




lundi 11 décembre 2023

Parole de père

« Tu n’as pas d’ami à Petersbourg. Tu as toujours été un mauvais plaisant et tu n’as pas su te retenir, même avec moi. Comment aurais-tu justement un ami là-bas ? Je ne peux vraiment pas y croire. »

Franz Kafka, le Verdict.



mercredi 6 décembre 2023

chercher à « se rattacher »

« (…) Car il ne s’agit pas de simples comparaisons ; et s’il est vrai qu’il a coutume de chercher des réponses dans la vie des autres – on sait Kafka lecteur avide de biographies –, le choix de ces noms-là révèle quelque chose de plus fondamental. Kafka cherche à se rattacher, il se situe dans un contexte, dans un discours, il fait exactement ce que font les grandes communautés en lutte pour leur identité : il se crée une tradition, une lignée, il couple son existence individuelle au système sanguin de l’histoire. Kleist, Grillparzer, Kierkegaard, Flaubert, Dostoïevski : tous des êtres malheureux, tiraillés entre l’écriture et la vie, des hommes qui s’étaient enlisés là où Kafka cherchait encore à parvenir : « dans l’enfer éternel des vrais écrivains » ; et donc pas des exemples, mais des parents ; et Kafka : pas un imitateur, mais un descendant. Question d’identité, ni plus ni moins. »


Reiner Stach, Kafka, le Temps des décisions.


(Oui : Kafka n’est pas seul à chercher « à se rattacher ».)



mardi 5 décembre 2023

court toujours (220)

Certaines espèces ne sont pas en voie de disparition, et on n’est même pas sûr que ce soit une bonne nouvelle.




lundi 4 décembre 2023

Le Contenu d’une sacoche en cuir

Baigneurs en costumes de soignants et d’aides-soignants, très colorés. Photo d’une mâchoire qui pend. Jeu de câbles avec branchements préliminaires. Petits sujets constamment poussés vers la sortie. Dictionnaire bilingue. Livre de poèmes annoté. Mais enfilées dans un manchon, ou alors pas de main du tout. Fort et solide filin, surface étanche, à usage de câble maritime. Personnel de bord. Ombres présentées comme rétrécies. Ombres pliées sur elles-mêmes. Ombres de deux jeunes sujets se poursuivant. Corps composés de lobes plus ou moins bien emboîtés. Photo d’un hangar. Montants supposés en aluminium. Problèmes des extrémités. Extrémités hautes et basses. Extrémités gauches et droites. Extrémité du milieu. Photo d’un garçon totalement nu et appareillé. Grappe de viscères très réalistes. Sujet insuffisamment prudent avec les autres. Beauté sortie de l’onde. Étui d’un usage incertain. Boîtier (le couvercle manque). La mâchoire pend, l’œil (ou l’oreille) cuit. Appareil à s’assurer de la propreté intérieure du corps avant le repas. Appareil à développement. Supports métalliques. Buste en plâtre et aux dimensions. Regard qui dit l’horreur.

Dominique Quélen, Câble à âmes multiples, LansKine, 2023.



samedi 2 décembre 2023

court toujours (219)

Et qu’est-ce que tu deviens, en ce moment ? Tu as des projets ?

Oui : j’essaie d’inexister.