Je ne me l’étais jamais dit aussi
clairement et pourtant c’est vrai que l’histoire de deux brins qui s’enroulent
sur eux-mêmes quasi à l’infini à travers le vivant tout entier c’est non
seulement une histoire d’amour mais l’idée que toute vie en est une, universelle
et singulière. Hélice à deux de Nathalie Léger-Cresson qui
sait de quoi elle parle quand elle dit ADN et n’en est pas moins poète en
déroule la spirale dans une série de contes où l’ADN est à la fois le sujet et
le projet et même, n’ayons pas peur des mots, l’auteur lui-même. Si j’en donne
un exemple, par exemple :
C’était bien fait.
La couleur de leurs oreilles,
leurs hurlements de vélo passaient dans chacune des innombrables.
Donc le code de ses protéines lui
était transmis par deux humains, mouches, pissenlits.
En plus, c’était joli, dans le
même sens que la Terre dans la chambre.
Deux était la clef.
Les savants courbés se
demandaient. Mais Jim Watson leva le nez.
Chaque base était accrochée à
celle d’en face mais ça, et bien, un A qu’à un T, un G qu’à un C, et à cause de
l’ADN s’ouvrait en deux comme un zip. Ses bases à l’air, se fabriquait un
nouveau complémentaire, grâce aux alentours.
Hélice à deux, p. 38.
il faut alors que j’en donne un
autre, car rien n’est plus varié que la vie et le texte aussi varie avec elle :
Et si tout disparaît, toujours
une jeune fille au bastingage s’en souviendra.
Une fille qui n’existera plus
mais saura la forme de l’ADN et celle de nos paroles, de nos chants, de nos
rêves. C’est elle qui par ma voix te parle maintenant.
Hélice à deux, p. 55.
Car il y a une Elle qui parle
dans Hélice à deux, et un amoureux qui différemment lui répond. La
science et la poésie sont deux brins aussi qui me sont chers et que tresse
Nathalie Léger-Cresson dans ce livre paru en 2014 aux éditions des femmes-Antoinette Fouque.
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