Ciel gris sans nuages pas un bruit rien qui bouge terre sable gris cendre. Petit corps même gris que la terre le
ciel les ruines seul debout. Gris cendre à la ronde terre ciel confondus lointains sans fin.
Il
bougera dans les sables ça bougera dans l’air les sables. Jamais qu’en
rêve le beau rêve n’avoir qu’un temps à
faire. Petit corps petit bloc cœur battant gris cendre seul debout.
Terre ciel confondus infini sans relief petit corps seul debout. Dans
les sables sans prise encore un pas vers les lointains il
le fera. Silence pas un souffle même gris partout terre ciel corps
ruines.
Samuel Beckett, Sans (1969), dans Têtes-mortes, Minuit 1972, p. 70-71.
Hummm... (Et si vous lisiez Sollers?)
« Très grand talent», mais « littérature odieuse » (souligné), « jeux d’écriture pour les habitués de la rue Sébastien Bottin », « obscénités » qui rendent la première nouvelle « imbuvable », « tics relâchés » (note de lecture du Seuil, refus de publier Beckett en 47)
C'était pour quel texte ?
Je vis dans un conte. (Car tout cela, bien sûr, est pure vérité.)
C'est un ami qui m'a transmis l'information, il en parlait juste quand tu as mis cet extrait ici, j'en ai profité pour te l'offrir.