Ça m’étonne toujours, qu’on veuille lire un livre pour se (s’en) faire une idée. Je
suis moins ambitieux : je lis juste en espérant me faire Plaisir. Avec, comme au restaurant, une petite curiosité supplémentaire pour ce à quoi je n’ai pas encore goûté ;
surtout, certes – faute avouée à moitié pardonnée –, si nous ne sommes pas encore trop nombreux à y avoir goûté.
Parfois, ensuite, il m’arrive de donner mon avis. C’est juste les fois où il n’est pas humble. Quand il l’est – ça arrive –, je le
garde pour moi.
Et si ma "curiosité" est déçue, j'essaie péniblement d'aller jusqu'au bout pour ne pas trancher sans arguments.
Philippe Annocque, je ne sais pas pourquoi;o) je l'ai lu d'emblée par plaisir et avec plaisir... mais plein d'autres aussi.
(Google çà fait peur tout de même;o))
L'humilité et la sincérité n'existeraient plus ?
(j'ai envie de rire mais je vous jure que c'est vrai)
Après avoir liquidé sa lecture, je me sentis comme en état de manque.
A part une sorte d'instinct un peu animal mais assez sûr qui me guide vers mon plaisir, j'ai rarement une idée sur ce que je vais lire ; c'est l'aventure. Un peu comme écrire, d'ailleurs. C'est après coup que je pense.
(je vais poursuivre... avec Liquide, rien à voir, enfin, complètement autre chose que les deux précédents lus et d'autant plus passionnant)
C'est ainsi que je le vois : donner un avis en toute humilité c'est partager en toute simplicité pour dire (prenons l'exemple d'un livre) qu'il existe, qu'il plaît et qu'il est possible qu'en le feuilletant d'autres l'apprécient, ce n'est pas imposer un avis ni une échelle de valeur. Tout dépend du ton employé. Mais je dois me tromper...
Mes moitivations de lecture ? Le plaisir, la découverte.
Je m'interrogeai de savoir, justement, ce que ressentait un écrivain en lisant des éloges sur ce qu'il écrit : est-il las? est-il flatté? Sans doute les deux, selon les sources de ces éloges...
Je pense aussi qu'il y a dans ce mot "humble" avis, une timidité, un manque de confiance de celui (celle) qui l'émet, voire un sentiment d'infériorité.
Sur ce, vous ayant donné mon avis (pas humble du tout) sur deux de vos livres, je garderai pour moi l'impression que me laissera la lecture des deux autres;o) Le silence pour un livre, comme pour la contemplation d'un tableau, est "l'avis" le plus puissant, quand ils vous clouent sur place par leur beauté, leur intensité.
(Et pour répondre à votre question, pour ma part ; lassitude, jamais (en tout cas pas encore !), plaisir très souvent, et surtout, plus encore : intérêt. Intérêt de savoir ce qu'autrui a lu. Intérêt aussi pour les avis contradictoires, notamment. Et soulagement de se voir dépossédé de ce texte-là.)
(Ceci n'est pas un humble avis mais un modeste aveu.)