lundi 11 janvier 2010

Je vais le lire pour me faire une idée, comme ça je pourrai donner mon humble avis.

Ça m’étonne toujours, qu’on veuille lire un livre pour se (s’en) faire une idée. Je suis moins ambitieux : je lis juste en espérant me faire Plaisir. Avec, comme au restaurant, une petite curiosité supplémentaire pour ce à quoi je n’ai pas encore goûté ; surtout, certes – faute avouée à moitié pardonnée –, si nous ne sommes pas encore trop nombreux à y avoir goûté.
Parfois, ensuite, il m’arrive de donner mon avis. C’est juste les fois où il n’est pas humble. Quand il l’est – ça arrive  –, je le garde pour moi.


Commentaires

Malin comme je ne suis pas, je n'avais pas pensé que Google irait me chercher sous mes liens. Il ne lui a fallu que quelques minutes, peut-être moins. Rapide, l'animal. N'empêche...
Commentaire n°1 posté par PhA le 11/01/2010 à 10h59
Aussi vite qu'un avis perd son humilité.
Commentaire n°2 posté par albin le 11/01/2010 à 11h03
Pas tout à fait quand même : l'avis l'avait perdu à la naissance.
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 17h57
Parfois il m'arrive de lire un auteur pour m'en faire une (ma propre) idée, surtout lorsque ses livres sont très controversés (et les pires critiques viennent, parfois, de ceux qui ne l'ont même pas lu) (Ex. Michel Houellebecq, Richard Millet, sont deux écrivains que j'ai commencé à lire, par curiosité, puis, par plaisir et plein d'autres aussi).
Et si ma "curiosité" est déçue, j'essaie péniblement d'aller jusqu'au bout pour ne pas trancher sans arguments.
Philippe Annocque, je ne sais pas pourquoi;o) je l'ai lu d'emblée par plaisir et avec plaisir... mais plein d'autres aussi.
(Google çà fait peur tout de même;o))
Commentaire n°3 posté par Ambre le 11/01/2010 à 11h33
C'est sans doute que vous avez le goût du risque, ou - plutôt - que vous sentiez plus ou moins consciemment que ça valait la peine d'essayer. Il y a parfois certains avis négatifs très prescripteurs (ça dépend aussi d'où ils viennent). Quand il m'arrive d'être déçu et d'aller quand même péniblement jusqu'au bout, ce n'est pas en quête d'arguments, mais plutôt parce que j'ai encore un espoir de plaisir.
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 18h07
Ha haaa! Je n'ose parler de "l'arroseur arrosé" mais cela me démange. Tout bien réfléchi, ces histoires de liens ne sont peut-être pas pour moi! :)
Commentaire n°4 posté par Depluloin le 11/01/2010 à 12h41
Mais je n'ai pas renoncé, cher Depluloin, à vous initier à l'art du lien.
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 17h58
Ça arrive ? Je ne te crois pas. Un humble avis, ça n'existe pas. En tout cas c'est l'idée que je m'en fais...
Commentaire n°5 posté par Didier da le 11/01/2010 à 13h14
Et l'avis qu'on n'ose pas donner ? Mais tu as raison : ce n'est plus un avis - à la population.
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 17h53
Pourquoi, Didier Da ?
L'humilité et la sincérité n'existeraient plus ?
Commentaire n°6 posté par Pascale le 11/01/2010 à 19h31
Je crois que ce que Didier veut dire, c'est que lorsqu'on prend la peine de donner son avis, c'est qu'on lui accorde de la valeur. (En tout cas, quand il m'arrive de donner mon avis, c'est par définition sans humilité.)
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 20h20
Donc si je parle ici de ... ou de .... , "ça" arrive? Je suis un peu perdu. (Pas assez, cher Philippe, pour avoir relevé ce qu'il fallait!)
Commentaire n°7 posté par Depluloin le 11/01/2010 à 19h38
Euh... je suis un peu perdu aussi !
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 20h21
"Aller jusqu'au bout... parce que vous avez encore un espoir de plaisir". C'est beau cette phrase. Vous êtes quelqu'un de positif. En plus, je pense avoir un peu menti, il m'est arrivé de ne pas aller jusqu'au bout et pas toujours par déception, par manque de courage, ex. Ulysse de Joyce!
(j'ai envie de rire mais je vous jure que c'est vrai)
Commentaire n°8 posté par Ambre le 11/01/2010 à 20h58
Bien sûr, on peut abandonner une lecture pour bien d'autres raisons, tout simplement parce que ce n'est pas le bon moment. Et rien n'empêche d'y revenir. (Ulysse, je l'ai lu à vingt ans ; à cet âge-là on n'a peur de rien ! Je ferais bien de le reprendre, d'ailleurs.)
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 21h06
J'ai lu récemment un livre dont je n'avais pas la moindre idée, à part le titre qui devait en être une à lui tout seul.
Après avoir liquidé sa lecture, je me sentis comme en état de manque.
Commentaire n°9 posté par Dominique Hasselmann le 11/01/2010 à 21h32
Etat de manque ? Bon signe.
A part une sorte d'instinct un peu animal mais assez sûr qui me guide vers mon plaisir, j'ai rarement une idée sur ce que je vais lire ; c'est l'aventure. Un peu comme écrire, d'ailleurs. C'est après coup que je pense.
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 22h02
Lire :un plaisir boulimique  avec bien une vingtaine de livres de chevet en permanence, ils sont là.Certains seront jetés aux calanques dès les premières pages  pas le bon moment , mais je leur donne presque toujours une deuxième chance, un deuxième rendez- vous et là  çà dépend encore ... du temps que je peux leur consacrer.Plaisir du texte et plaisir de voir comment il est fabriqué.Une sacrée histoire se joue là. 
Commentaire n°10 posté par marie guegan le 11/01/2010 à 21h52
J'en ai aussi qui attendent leur seconde chance, ils l'auront. D'ailleurs chaque lecture, heureuse ou non, est une histoire.
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 22h04
Mais vous êes partout!!! Au hasard d'une recherche d'un article de André Velter sur un écrivain qui me passionne (Marcel Moreau) j'atterris aussi ici !
Commentaire n°11 posté par Ambre le 11/01/2010 à 22h07
Ah ben oui. Mais je ne vois ni Marcel Moreau ni André Velter sur la page ?
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 22h16
Normal, ce sont les pages précédentes qui m'ont amenées sur celle de F. Bon et d'ailleurs je n'ai pas trouvé chez lui ce que j'étais sensée y trouver sur Marcel Moreau. Mais je prépare un "truc" donc je ne vous donne pas le lien;o) Me dites pas que vous connaissez Marcel Moreau? A chaque fois que j'en parle tout le monde tombe des nues!
Commentaire n°12 posté par Ambre le 11/01/2010 à 22h21
Je n'ai lu que ses Oraisons charnelles ; c'est dommage d'ailleurs car je manquais de disponibilité (d'esprit) à ce moment-là, j'aurais dû le garder pour plus tard.
Réponse de PhA le 11/01/2010 à 22h31
Hé hé! Je ne l'ai pas lu celui-là? C'est vrai qu'il faut une certaine disponibilité - voire disposition - d'esprit pour lire cet auteur, tellement habité par les mots.
(je vais poursuivre... avec Liquide, rien à voir, enfin, complètement autre chose que les deux précédents lus et d'autant plus passionnant)
Commentaire n°13 posté par Ambre le 11/01/2010 à 22h43
Ma foi, Philippe et Didier, j'avoue ne pas vous suivre ni vous comprendre... on peut, il me semble, parler "en toute humilité", c'est à dire donner un avis, sans pour autant se prendre pour un être supérieur ; ça peut très simplement se nommer "partage" sans y voir une notion de valeur, non ?
C'est ainsi que je le vois : donner un avis en toute humilité c'est partager en toute simplicité pour dire (prenons l'exemple d'un livre) qu'il existe, qu'il plaît et qu'il est possible qu'en le feuilletant d'autres l'apprécient, ce n'est pas imposer un avis ni une échelle de valeur. Tout dépend du ton employé. Mais je dois me tromper...
Commentaire n°14 posté par Pascale le 11/01/2010 à 23h39
Complètement d'accord avec toi, tu le sais, sur le partage. Précisément, le partage suppose l'estime de celui avec qui on partage ; je ne lui proposerai donc mon avis que si j'accorde à mon avis une certaine valeur (c'est pour ça que très souvent je ne donne pas mon avis). Il ne s'agit bien sûr pas d'affirmer une quelconque supériorité mais de respecter l'oreille de celui à qui on s'adresse. (En fait j'en ai un peu marre de ces obligations de donner un avis, qui nous donne si souvent des "à mon humble avis, cet auteur écrit comme une patate / un dieu / la vache de mon voisin" (barrer la mention inutile) ; et surtout, je voulais pointer les mauvaises raisons de lecture qui transparaissent dans ces expressions dont la fréquence souligne le caractère artificiel des motivations de leurs auteurs. (Pardon si je ne suis pas clair, c'est le matin !))
Réponse de PhA le 12/01/2010 à 08h43
Ah... je n'avais pas compris ! Oui, évidemment, là je te suis et ne lmis jamais ces commebntaires là, allons à l'essentiel! Ceci dit, je pars du principe qu'il ne faut pas sous-estimer les lecteurs, les prendre pour des imbéciles comme on le fait généralement. Je pense aux animations publiques où j'ai souvent présenté des oeuvres dites "difficiles" et les lecteurs étaient au RDV.
Mes moitivations de lecture ? Le plaisir, la découverte.
Commentaire n°15 posté par Pascale le 12/01/2010 à 09h11
Je savais bien que nous étions d'accord.
Réponse de PhA le 12/01/2010 à 13h11
pardon : "je ne lis jamais ces commentaires"
Commentaire n°16 posté par Pascale le 12/01/2010 à 09h12
C'est un débat passionnant "humble avis" et pourquoi lit-on celui-là plutôt que celui-ci, qui mériterait de se poursuivre hors du virtuel.
Je m'interrogeai de savoir, justement, ce que ressentait un écrivain en lisant des éloges sur ce qu'il écrit : est-il las? est-il flatté? Sans doute les deux, selon les sources de ces éloges...
Je pense aussi qu'il y a dans ce mot  "humble" avis, une timidité, un manque de confiance de celui (celle) qui l'émet, voire un sentiment d'infériorité.
Sur ce, vous ayant donné mon avis (pas humble du tout) sur deux de vos livres, je garderai pour moi l'impression que me laissera la lecture des deux autres;o) Le silence pour un livre, comme pour la contemplation d'un tableau, est "l'avis" le plus puissant, quand ils vous clouent sur place par leur beauté, leur intensité.
Commentaire n°17 posté par Ambre le 12/01/2010 à 10h36
Mais j'aime beaucoup les avis qui se donnent pour ce qu'ils sont.
(Et pour répondre à votre question, pour ma part ; lassitude, jamais (en tout cas pas encore !), plaisir très souvent, et surtout, plus encore : intérêt. Intérêt de savoir ce qu'autrui a lu. Intérêt aussi pour les avis contradictoires, notamment. Et soulagement de se voir dépossédé de ce texte-là.)
Réponse de PhA le 12/01/2010 à 13h25
Bon ben moi, j'ai beau faire, je ne comprends pas la photo.
(Ceci n'est pas un humble avis mais un modeste aveu.)
Commentaire n°18 posté par François Matton le 12/01/2010 à 12h30
Parce que parfois la lecture est grégaire.
Réponse de PhA le 12/01/2010 à 13h18
 

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