dimanche 16 mai 2010

il est conseillé de vider tout corps de ses liquides principaux

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Ce chantier, grand chantier, est mis en œuvre – gros œuvre et grandes œuvres – par la société Bouygues.
Le corps fond, s’y enfonce. Une barre de fer l’aide.
Si un béton classique est constitué d’éléments de granu­lométrie décroissante, en commençant par les granulats (NF EN 12-620 – spécification pour les granulats destinés à être incorporés dans les bétons), le spectre granulo­métrique se poursuit avec la poudre de ciment puis, parfois, avec un matériau de granulométrie encore plus fine, comme une fumée de silice (récupérée au niveau des filtres électrostatiques dans l’industrie de l’acier). L’obtention d’un spectre granulométrique continu et étendu vers les faibles granulométries permet d’améliorer la compacité donc les performances mécaniques. Un corps étranger nuit à l’élasticité de la préparation. Une fois les chairs de celui-ci décomposées, le vide constitué peut entraîner des fissures.
L’eau a un double rôle d’hydratation de la poudre de ciment et de facilitation de la mise en œuvre (« ouvra­bilité »). Le corps est ainsi artificiellement réhydraté durant quelques jours. Les fines particules issues de la fumée de silice pénètrent alors la chair qui sera solidifiée sans décomposition néfaste à l’ouvrage. En l’absence d’adjuvant plastifiant, la quantité d’eau est déterminée par la condition de mise en œuvre. Un béton contient donc une part importante d’eau libre, ce qui conduit à une utilisation non optimale de la poudre de ciment. En ajoutant un plastifiant (appelé aussi « réducteur d’eau »), la quantité d’eau utilisée décroît et les performances mécaniques du matériau sont améliorées (cf. BHP : Béton Hautes Performances). Il est conseillé de vider tout corps de ses liquides principaux (urine, sang, bile…) avant la mise en œuvre.
 
Julien d’Abrigeon, Le Zaroff, LaureLi Léo Scheer, 2009, p. 72-73.
 
On est prié de ne pas imaginer le reste du livre à l’aune de ce seul extrait – où d’un autre également isolé –, ce n’est pas comme ça marche avec Julien d’Abrigeon. Le plaisir du collectionneur passe par la variété, il ne sera pas déçu.
On peut lire l’avis du Fric-Frac Club, du Matricule des Anges ou de Libr-Critique, ou encore écouter l’auteur lui-même dans la pénombre. La couverture, signée par le Tampographe Sardon, valait la peine d’être ici reproduite – les tueurs en série ont besoin d’une bonne couverture.



Commentaires

Voilà qui bétonne l'estomac avant le repas dominical...
Commentaire n°1 posté par Lafarge le 16/05/2010 à 14h44
« Nous avons retrouvé l’homme abattu d’une balle la nuit dernière, calciné à quelques kilomètres. Rien ne vous obligeait à faire cela. Vous avez même laissée la douille. Sans doute l’arme aura disparu. Je ne vous cerne pas. Le corps fut ligoté à des morceaux de bois.
Des traces de pneus reviennent pas à pas, le véhicule semblait lourd, lesté à l’arrière, camionnette classique mais ce poids, ce poids que vous traîniez, peut-être était-ce déjà, tous ces morceaux de bois… »
 
Le Zaroff, p.61.
Réponse de PhA le 16/05/2010 à 18h00
Ah Monsieur le Conte, le bois... Vous savez me prendre par les sentiments... Il est vrai que le bois fait passer le béton. Et ce n'est pas là parole de médicastre.
Commentaire n°2 posté par lafarge le 16/05/2010 à 18h23
C'est ma faute : je fais goûter la choucroute sans les saucisses. Satané Milou !
Réponse de PhA le 16/05/2010 à 18h38

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