Messerschmied n’aurait pas dû y retourner, c’est ce qu’il s’était dit à lui-même, très fort, puis moins fort, puis de moins en moins fort, puis plus du tout. Il retourna chez Brunnen. De toute façon, il fallait signer le contrat. Il fallait bien signer le contrat. Chez Brunnen, dans le bureau de Monsieur Witz, le petit homme blond et frêle, les murs étaient peints en vert, on les avait donc probablement repeints ; ce vert paraissait vaguement incongru à Messerschmied, mais il n’y prêta pas davantage d’attention. Pourquoi se préoccuper de la couleur des murs ? Il ne les remarqua même pas vraiment, pour tout dire. Peut-être cependant cela aurait-il dû l’alerter ? Au moment où, après que Messerschmied eut sollicité la discrétion de la maison Brunnen sur le contrat qu’ils étaient sur le point de signer et que Monsieur Witz, avec sa courtoisie coutumière et son langage fleuri l’assurait du secret, la tête d’une vache apparut dans l’entrebâillement de la porte, qui fixait Messerchmied de son regard bovin. Encore une fois c’était plus que les nerfs de Messerschmied ne pouvaient en supporter : il entra dans une rage qu’il ne put contrôler et se mit à déchirer le contrat. Il fallait qu’il sorte au plus tôt de cet asile, pour n’y jamais revenir.
V7
J'adore ! La suite ! Merci !
RépondreSupprimerJeudi ! (Merci aussi !)
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