mercredi 31 août 2011

Céline Minard dialogue avec les Panotes.

L’art du dialogue avec les Panotes n’est pas une sinécure car, en raison de leur conformation, ils ont tendance à s’exprimer dans leur barbe et à ne pas écouter. Il faut, pour discuter couramment avec un Panote, atteindre à un degré d’intimité qui lui permette de se tenir devant vous les oreilles relâchées, la bouche découverte avec tout le reste, c’est-à-dire complètement nud. Encore faut-il qu’il ne se sente pas de gêne, ce qui tortillerait autrement le propos, et prendre garde à ne pas marcher sur ces grandes esgourdes qui peuvent occuper, selon le cas, la moitié d’une salle de bal. Malgré cela et peut-être pour cette raison, ils forment des sociétés harmonieuses où les individus s’entendent bien, les amants se repliant dans leurs oreilles respectives au moindre signe de dispute. L’expression de la colère ou du désaccord se borne par conséquent à quelques grimaces du nez ou du front, éventuellement quelques gestes – mais jamais jamais avec leur bâton de promenade qui les accompagne en tous lieux.
Ils font cailler le lait dans des auges de dix pieds sur dix sur quinze.
 
Céline Minard, So Long, Luise, Denoël, 2011, p. 123-124.
 
Les fabuleuses oreilles des Panotes sont tout leur vêtement, et chaque fois mon nez s’épate un peu davantage devant la langue à facettes de Céline Minard. (Trois petits rappels.)

Commentaires

Que des oreilles? Bon... la nature est mal faite en réalité!
(Ah oui, belle langue que celle-ci!)
 
Commentaire n°1 posté par Depluloin le 31/08/2011 à 16h56
Celle-ci, c'est le mot : elle en a réellement plusieurs (la nature ne manquait pas d'imagination le jour où elle a inventé Céline Minard).
Réponse de PhA le 31/08/2011 à 17h24
Vous suis. Tout ouïe.
Commentaire n°2 posté par Denis Montebello le 04/09/2011 à 10h21
On va visiter les Ales ?
Réponse de PhA le 04/09/2011 à 12h09
 

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