Une photo d’humeur est à l’origine de ce billet, d’humeur aussi forcément. « Meilleures ventes », aiment afficher certaines grandes enseignes de librairies. Et sur la table, donc, les « meilleures ventes ». L’annonce a le mérite de l’honnêteté objective : les livres présentés sont en effet les meilleures ventes. Et comme ce sont les meilleures ventes, c’est bien de le dire, comme ça ils vont continuer (on espère) à bien se vendre et à rester les meilleures ventes, voire à creuser l’écart avec les ventes, disons, moins bonnes. Personne n’est dupe : on sait bien que les « meilleures ventes » ne sont que les « meilleures ventes » et que les livres présentés n’ont en commun que de faire partie des meilleures ventes parce qu’ils ont rassemblé quelques-unes des conditions nécessaires pour faire partie des « meilleures ventes » dont celle, essentielle, d’avoir été publiés par un éditeur en mesure d’envoyer un nombre suffisant d’exemplaires pour faire des piles sur les tables estampillées « meilleures ventes ». On ne peut même pas en déduire que, par inversion simpliste et confortable, lesdits livres seraient moins bons ou plus mauvais que les livres dont les ventes sont moins bonnes. On est en droit de supposer qu’ils sont probablement assez formatés pour le succès, mais les livres dont les ventes sont moins bonnes sont-ils nécessairement moins formatés ? On n’oserait l’affirmer. Non, on ne peut rien en déduire – sauf sur le plan strictement économique. Les grandes enseignes de librairies aiment donner à leurs clients des informations d’ordre strictement économique, comme à la banque. Après tout, ce sont des clients.

On ne peut être plus clair, et plus incisif.
RépondreSupprimerMerci : j'aime quand mon humeur est claire !
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