Puis les Allemands sont partis, les Anglais sont arrivés, ils ont défilé dans Arras, avec leurs tanks. Tu les as d’ailleurs photographiés. C’est à ce moment-là que tu as décidé de t’engager dans l’Aviation.
Il fallait donc que tu retournes à Paris, pour t’engager, à Boulevard Victor. Tu as pris le vélo de Tata, tu l’as chargé avec une grosse valise qui contenait toutes tes affaires, tu as pris un sac à porter sur le dos avec du ravitaillement et deux sacs à provisions pleins d’affaires de chaque côté du guidon. Et tu es parti comme ça, pour faire deux cent quarante kilomètres.
Tu es arrivé tant bien que mal jusqu’à Creil. Il était tard, tu as décidé d’aller dormir à l’hôtel. Tu as trouvé une chambre. Tu avais sympathisé avec quelques jeunes gens qui allaient à Paris aussi, tu as dîné avec eux. Comme tu as toujours de la chance, il a fallu qu’à Creil, où il n’y avait plus de bombardements puisque c’était libéré, se déclenche un incendie parfaitement civil, avec les pompiers, les sirènes : tu n’as pas pu dormir de la nuit.
Le lendemain matin, tu es quand même reparti. Les autres jeunes t’ont invité à rouler avec eux. Mais ils avaient des vélos à dérailleur, pas trop chargés, et c’étaient de bons cyclistes ; tu ne pouvais pas les suivre. A regret, ils t’ont laissé. Et tu as continué jusqu’à Paris, tu es allé chez Tonton Léon, à Montmartre. Il n’en revenait de te voir débarquer comme ça.
Tu as passé la nuit avec eux, et le lendemain tu es reparti jusqu’à Gretz où Mamie et Milou t’ont accueilli avec une grande surprise et une grande joie. A Arras, vous aviez été libérés par les Anglais, à Gretz ils avaient été libérés par les Américains.
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