mardi 11 novembre 2025

Quatre Socrates : Satie, Cage, Feldman, da Silva

Ce n’est pas d’hier qu’Erik Satie visite l’œuvre de Didier da Silva. Bien sûr il y avait déjà un voisinage dans son récent Musique adorable (paru chez MF aussi, en 2023), consacré à Emmanuel Chabrier, mais bien avant déjà, en sortant de la lecture de l’Ironie du sort (publié aux éditions de l’Arbre Vengeur en 2014) écrivais-je « il est clair que cette tentative de faire tenir l’infini en cent cinquante pages doit tout en réalité aux Vexations d’Erik Satie », lequel était déjà l’une mais non la moindre des multiples figures qui peuplaient cet opus aux dimensions apparemment modestes mais dont on n’a pas fini, pour notre bonheur, de lire les prolongements : nul doute que ces Trois Socrates Satie, Cage, Feldman en sont un, que dis-je, en sont trois, voire en sont six car la marque du pluriel du titre double à mes yeux tout du moins les Socrates : certes il s’agit d’abord des adaptations, des lectures que fit du Socrate de Satie, une œuvre de la fin de sa vie que j’avoue, je ne connaissais pas, ignorant que je suis, John Cage, Cheap imitation, écoutez donc ça, imitation reprise par Morton Feldman.

« Poète et musicologue », lis-je dans le Monde sous la plume de Tiphaine Samoyault à propos de Didier da Silva ; il est les deux assurément, et même un peu plus que ça ; supprimons la coordination : Didier da Silva est poète musicologue, et poète musicien. Je suis moi-même loin d’être musicologue, et même, je le disais, très ignorant en la matière. Pourtant, je me rappelle avoir pensé, à la lecture d’un de ses livres antérieurs à l’Ironie du sort (car oui, je les ai tous lus) avoir déjà pensé à Satie, alors même qu’il n’en était aucunement question dans le texte, mais à la simple écoute de la phrase da silvienne (que les blogueurs n’aillent pas croire que les Danses de travers y furent pour quelque chose, on était encore à l’époque des Idées heureuses). Erik Satie est là depuis longtemps. Trois Socrates est un livre intime.




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