Puis j’ai relu le Procès (ces temps-ci je relis tout Kafka). J’avais reporté le Procès à l’été parce que je voulais le lire en allemand. Vaine présomption, je me suis vite rendu à l’évidence que j’en suis pour le moment bien incapable. Heureusement j’avais emporté ma vieille édition française, dans laquelle je l’avais lu il y a une quarantaine d’années. Ça n’a pas bougé. C’est étrange comme les lectures de jeunesse se gravent mieux dans la mémoire (j’ai fait aussi cet été l’expérience inverse ; j’aurai l’occasion de revenir dessus). Est-ce seulement parce que Kafka est une sorte de frère ? Peut-être la gestuelle burlesque et très visuelle de tout le chapitre de l’exécution finale m’a-t-elle frappé encore davantage cette fois-ci. Est-ce divulgâcher que de rappeler l’explicit ? (ici dans la traduction de Vialatte)
« Mais l’un des deux messieurs venait de le saisir à la gorge ; l’autre lui enfonça le couteau dans le cœur et l’y retourna par deux fois. Les yeux mourants, K… vit encore les deux messieurs penchés tout près de son visage qui observaient le dénouement joue contre joue.
– Comme un chien ! dit-il, c’était comme si la honte dût lui survivre. »
Plus encore encore que le « comme un chien ! », je retiens « joue contre joue » (« Wange an Wange »).
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