C’est complètement par hasard que Messerschmied revit Monsieur Witz. Ils n’avaient pas encore repris rendez-vous pour signer le contrat, mais il en était question. Il faisait beau et Messerschmied, depuis sa décapotable, aperçut Monsieur Witz absorbé dans une observation qui piqua la curiosité de Messerschmied. D’ailleurs peut-être même se le dit-il à lui-même, Messerschmied, que sa curiosité le perdrait. Quoi qu’il en soit, il gara rapidement sa voiture et descendit la pente en direction de Monsieur Witz qui, l’ayant reconnu à son tour, avançait à sa rencontre. Ils se saluèrent chaleureusement, comme deux vieux amis, échangèrent quelques mots sur le spectacle qui intéressait si fort Monsieur Witz – une entreprise de démolition de vieilles voitures – et Messerschmied en profita pour lui glisser un mot du contrat ; justement il en avait un exemplaire dans la boîte à gants de sa voiture. C’est à ce moment qu’un bruit attira son attention : sa voiture dévalait la pente. Sous ses yeux effarés et sans qu’il pût rien faire, le véhicule chut dans une trappe où, sous l’action aussi impeccable qu’implacable d’une presse hydraulique, il ressortit sous la forme d’un parallélépipède d’une taille relativement modeste où rien ne subsistait plus de ce qui avait été la belle décapotable de Messerschlmied.
367
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire