Fraternité est le premier roman de Luc Dagognet (le même Luc Dagognet qui publie la revue L’Autoroute de sable) et vient de paraître aux éditions DO. C’est un récit qui bifurque, emprunte d’abord une direction – une querelle de voisinage qui tire vers le thriller – on songe un instant à Propriété privée de Julia Deck, sauf que le protagoniste-narrateur est célibataire et sans enfants ; et puis ça part dans un chemin de traverse ; une autre voie s’ouvre, laquelle choisir se demande le lecteur ? Et tiens, justement, nous voici dans un labyrinthe, dont l’issue s’éclaire d’une lumière inattendue. Car pourquoi un roman devrait-il être uni-directionnel ? Le narrateur, un trentenaire plein de craintes, de doutes, de failles, de détestation du bruit et d’un vrai désir de fraternité nous promène dans le wagonnet de sa pensée (il y a aussi un wagonnet dans l’histoire) entre roman social, épouvante, roman psychologique, roman d’amitié (comme on dit « roman d’amour ») et même roman à thèse, car il arrive qu’une thèse en effet s’impose. Et j’ai oublié de dire que, et ce n’est pas la moindre de ses qualités, ce roman parvient à être drôle et tendre à la fois. Avec tout le reste, ça nous fait une belle addition.
Pour une vraie belle lecture approfondie, avec un avis un peu différent du mien sur le dénouement (que personnellement j’appellerais un dénouement à surprise par ricochet), allez donc lire ce qu’en dit Pierre Butic sur En attendant Nadeau.
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