Il était grand temps (…) de se souvenir du seul enjeu réel : « Je ne peux rien oser pour moi-même tant que je n’ai pas mené à bien un travail d’assez grande ampleur qui me satisfasse totalement. »
De fait, Kafka était maintenant résolu à rassembler ses forces pour s’attaquer à un projet auquel il pouvait s’identifier librement, sans intervention extérieure : le projet Amérique. Comment et quand cette décision eut lieu, c’est une zone d’ombre – on dirait presque que Kafka s’est contraint au silence non seulement vis-à-vis de ses amis, mais vis-à-vis de lui-même, car ni dans le journal, ni dans ses lettres, on ne trouve la moindre trace de ce brusque revirement esthétique (…).
Reiner Stach, Kafka, Le temps des des décisions, Le Cherche-Midi, 2023.
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