Petite querelle de rentrée littéraire : Nicolas Mathieu reproche à Kévin Lambert le recours de ce dernier à une « lectrice sensible », pour parler français. Kévin Lambert lui répond ; vous pouvez lire ça ici, sur le site de Télérama. Rien de bien méchant dans cette histoire mais, à lire Kévin Lambert, il n’a fait que se documenter. Pourquoi ne pas appeler cela de la documentation ? Si on veut encore écrire des romans réalistes, on se documente, pour éviter d’écrire des bourdes qui pourraient choquer certaines sensibilités. Pourquoi pas ? Je le confesse, moi-même, il m’est arrivé dans mes lectures d’être choqué par certains détails a priori anodins – et votre manque de sensibilité dans ce domaine vous les ferait sans doute considérer comme tels –, mais à propos desquels pour ma part je suis particulièrement sourcilleux. J’ai carrément arrêté la lecture du roman d’un (vraiment) excellent auteur à cause d’une erreur (terriblement grossière) de botanique. D’un autre roman, lu en entier celui-là, je me rappelle, avant toute autre chose, deux erreurs de botanique encore une fois (concernant pour l’une des cyclamens, pour l’autre des digitales ; ça vous fait deux indices). On ne plaisante pas avec la botanique. On n’écrit pas n’importe quoi sur les fleurs. De même, avant d’écrire sur une espèce animale ou sur un champignon peu connus, on me demande ; c’est plus sûr et je n’ai jamais refusé ce genre de service. On va croire que je me moque dans ce billet de la mode des « sensitivity readers » ; c’est un peu vrai. Mais je m’y moque aussi de moi-même, car tout ce que je viens d’écrire est absolument vrai – et la sensibilité de chacun se place où elle se place, y compris là où on ne l’attend pas. Il y a du boulot.
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