mercredi 25 juin 2025

Mon classique du mercredi : Le Breakfast du champion, de Kurt Vonnegut Jr

Mon classique de ce mercredi-ci n’est pas tellement en classique, du moins en France, et a été l’occasion d’un malentendu comme j’ai appris à les aimer.

J’avais dix-huit ans et, après une randonnée d’une dizaine de jours dans les Alpes, j’avais rejoint mes parents en vacances en Normandie. Comme j’avais eu besoin de voyager léger, je n’avais pas pris de livre avec moi. Aussi avais-je essayé d’en trouver sur place, sans trop chercher, dans un petit supermarché local, dont le rayon n’était guère fourni. Il y avait là quelques livres de science-fiction publiés dans la collection dirigée par Jacques Sadoul de J’ai lu ; quelques années auparavant des romans de Clifford D. Simak, Brian W. Aldiss et d’autres avaient enchanté mon adolescence ; peut-être était-ce pour la prolonger un peu – mon adolescence – que, pour la dernière fois je crois bien, je choisis ce Breakfast du champion, qui figurait au catalogue. C’est peut-être avec ce roman, et grâce à une sorte de détournement éditorial, que j’ai goûté pour la première fois au plaisir de la déroute du lecteur. Car ce livre n’était pas ce à quoi j’étais en droit de m’attendre. Mais, comme le lecteur de Si par une nuit d’hiver un voyageur que j’évoquais récemment, je ne fus pas déçu – bien au contraire. J’entrais, non pour la première fois (j’avais déjà lu Jacques le Fataliste) mais comme par effraction, sans être du tout prévenu, en pleine métafiction. Un petit extrait :




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