Les bosses dans le dos je marche. Maintenant je suinte et depuis ce matin je me dis que je suis déjà passé par là. Je marche et ma forêt est loin derrière et dans ma valise je ne sais plus. Sans doute les kilomètres jouent. Je marche et j’ai froid cela n’est pas nouveau tout de même j’ai froid et ne vois rien se dessiner. La fatigue joue. Sans doute. Les kilomètres c’est un déplacement bloc par bloc. Les transitions sont des vagues discrètes sinon on ne marcherait pas. On n’y arriverait pas. Les kilomètres installent la transe. Je marche. Les blocs cognent et produisent un choc une électricité qui pourrait me manquer. Je marche c’est mon corps j’ai inventé la distance j’appelle mon corps j’attends je voudrais que l’un de nous reconnaisse.
Delphine Arras, Je plonge des bleus, éditions Quartett.
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