mardi 30 avril 2024

Olivier Hervy à cheval sur le dos rond du bison

Olivier Hervy est aphoriste, et s’en revendique. Le dos rond du bison doit être mon quatrième Hervy (cliquez plutôt ; et comprenez « Hervy » comme un synonyme métonymique de « recueil d’aphorismes, du nom d’un auteur qui en a commis quantité d’autres), publié cette fois chez un éditeur spécialiste du genre, Cactus inébranlable. Il y a un sous-titre à ce dos rond du bison : « Dans les coulisses de l’aphorisme (3) ». Car l’aphorisme et l’aphoriste lui-même sont sujet d’aphorismes, ce qui fait de ce livre un ouvrage non seulement aphoristique mais proprement méta-aphoristique (à ne pas confondre avec quelque tendance métaphoriste ; Hervy n’est pas un hérétique). Ainsi arrive-t-il souvent qu’un aphorisme, par exemple

« Où écrire qu’il manque un livre d’or ? » (p. 51)

soit accompagné d’un méta-aphorisme, soit

« Le livre d’or est un recueil d’aphorismes, lui aussi. »

dont les italiques signalent le caractère méta.

Pour le plaisir, deux de mes préférés :

« La montagne est un paysage qui cache le paysage. »

« Tout littéraire lui aussi, l’escabeau de la bibliothèque est une métaphore. Tous les livres ne sont pas à notre portée. »



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