Bien sûr que oui : Messerschmied retourna tout de même chez Brunnen. Messerschmied ne pouvait s’empêcher de retourner chez Brunnen. Il avait peur, et il trouvait cette peur ridicule, car cette peur était ridicule ; tout était ridicule dans cette affaire, alors Messerschmied ne pouvait s’empêcher de retourner chez Brunnen. Il avait surtout peur de la chute d’un corps, bien sûr, car c’est à la mort qu’il avait échappé de peu la dernière fois. Il avait peur de la chute d’un corps mais cette peur était ridicule, aussi la bravait-il. Brave ou bravache, Messerschmied ne se posait pas la question. Il devait surmonter la peur de cette chute d’un corps. Après tout, il avait son chapeau, blagua-t-il intérieurement en sortant de sa voiture, même si celui-ci ne lui aurait été d’aucun secours la dernière fois. Et c’est sur son chapeau cette fois que chut le corps attendu – ce qui ne l’était pas, attendu, c’est que ce corps était celui d’un poisson, un merlan peut-être bien, un merlan frit, tout chaud et encore fumant.
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