Je ne comptais pas rouvrir ce blog avant la rentrée mais merde, Pierre Alferi est mort. De sa main, je n’ai dû lire, outre un peu de poésie, que les Jumelles, Après vous, Kiwi et Hors sol ; n’empêche, c’était assez pour qu’il ait sa place dans mon panthéon personnel qui est, sachez-le, le seul qui vaille. Je n’avais jamais eu l’occasion de le rencontrer sauf par hasard à la terrasse d’un café ; il était assis à la table à côté ; nous avions un peu parlé de Hors sol, ce récit à la durée arrêtée – je n’en connais pas d’autre dans toute l’histoire de la littérature ; il m’avait dit que cette idée était là avant même qu’il sache lui même de quoi ce roman allait parler. (Il y a quelques liens ci-dessus vers d’autres billets, si ça vous dit.) Je ne lui avais pas avoué que « Pierre Alferi » me servait – me sert encore – d’argument pour dire en peu de mots à quel point la représentation de la littérature est en panne : voici un auteur majeur, qui publie depuis plus de trente ans, chez un éditeur puissant et reconnu (POL), accessoirement bien né puisque fils de Jacques Derrida – le cru est excellent mais ne crachons pas non plus sur le millésime : 1963 – et qui, malgré tout ça, n’obtient qu’une reconnaissance discrète. Si seulement la mort pouvait se rendre utile, pour une fois, cette garce, nous lui en serions reconnaissants.
Je me suis arrêtée à l'épisode 4 de Daniela (Kiwi) : " Des bruits dans la nuit". Ca fait très roman existentialiste. Je n'ai pas encore décidé, s'il s'agit d'un compliment. Mais, je sais déjà que j'en lirai plus.
RépondreSupprimerRoman existentialiste, je ne sais pas trop ce que c'est, juste que je trouve la Peste très laborieux et que le peu que j'ai lu de Sartre me gonfle ; Alferi, ce serait largement au-dessus - s'il y avait une altitude en littérature (en plus, Kiwi, c'est délicieusement drôle).
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