J’ai aussi lu la Maison des feuilles. C’était en juillet, avant Don Quichotte. Je l’ai lu dans la nouvelle édition remastérisée couleurs de Monsieur Toussaint Louverture, parue il y a tout juste un an – il fallait bien Monsieur Toussaint Louverture pour un aussi bel objet. C’est traduit par Claro et c’est de Mark Z. Danielewski. Je suis encore obligé de vérifier l’orthographe du nom de l’auteur, alors que ça fait des années que je voulais lire ce roman. Je crois bien que l’auteur reste moins célèbre que son livre (ça fait ça parfois quand le livre est vraiment grand, me souffle Cervantès, lequel n’est pas fâché que Don Quichotte le dépasse en notoriété).
Même si je suis bien trop paresseux pour écrire un article sur la Maison des feuilles, quelques mots sur mon impression à la lecture. Forte serait peu dire. L’ambition est énorme, au vrai sens de « énorme » : elle dépasse les normes et elle explose les formes de tant de façons que je renonce à les recenser. J’aurais presque envie de dire que l’ambition devient l’œuvre elle-même (entendez : on est là bien au-delà de la question de la réussite dans les intentions de l’auteur).
On m’avait laissé entendre que la lecture n’était pas facile ; je ne m’en suis pas rendu compte : j’étais passionné – un peu comme je l’ai été quand je suivais Lost ou quand je découvrais le Projet Blairwitch, et la difficulté est passée inaperçue. Car il y a de ça (ça : fantastique, pop culture, travail sur l’effet de réel, point de vue de la caméra…) dans la Maison des feuilles. Il y a de ça et bien d’autres choses dans ce roman, lequel est d’ailleurs plutôt un romans : trois niveaux au moins composent son feuilleté, dans une abyssale mise en abyme – en abîme aussi, car c’est bien de l’abîme qu’il est question, et de comment le lecteur, ultime personnage, en ressort abîmé.
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