Il y
a juste un an paraissait Pas Liev.
Je me
souviens que, quand j'ai commencé à l'écrire, je n'étais sûr de
rien. (J'ai même écrit dans l'intervalle un autre livre pour me
convaincre de l'écrire, qui paraîtra peut-être, ou peut-être
pas.) Je me souviens que, en écrivant Pas Liev, j'avais la
sensation d'écrire quelque chose de plus fort que moi. Pendant que
j'écrivais la fin, surtout, les dernières pages, vous savez ;
eh bien cette impression-là, elle était terrible. Je me disais que
je ne saurais plus faire aussi bien après – et c'est bon, de
pouvoir se dire une chose pareille, même si ça fait peur.
Et
puis j'ai commencé à lire des avis, de lecteurs, professionnels ou
non. Des libraires qui connaissaient mon travail, d'autres qui le
découvraient. Et les blogs. Et la presse. Comme je n'en avais jamais
eu. Le Monde, Libération, L'Humanité, Le Temps, Le Matricule des
Anges... Et la pertinence des articles – tous ces articles,
vraiment, papier ou sur le Net, professionnels ou non. Quel auteur,
franchement, peut prétendre avoir été aussi bien lu ? (Les
curieux peuvent regarder là.)
Alors
qu'il se soit vendu moins de cinq cents exemplaires de Pas Liev,
c'est bien sûr à peu près incompréhensible, terriblement
frustrant et même franchement rageant. Mais, en même temps, comment
dire ? puisque c'est comme ça, je ne peux empêcher que
ça participe pour moi à une sorte de paradoxal plaisir.
Oui, c'est pour le moins "rageant"... mais bon, même si cela ne change rien au fond du problème, je crois savoir qu'Eric Chevillard, aujourd'hui, ou même Claude Simon et... Beckett, entre autres, (sauf, peut être, pour le théâtre), c'est à dire trois "génies" dans leur genre, n'ont jamais été de grands "vendeurs"... Bien sûr, ce que je dis n'est même pas "rassurant", plutôt même inquiétant et, au fond, désolant...
RépondreSupprimerOui. Mais puisque vous citez Beckett, "je vais continuer".
SupprimerJ'ai failli terminer mon petit mot en citant ainsi Beckett. Je n'ai pas osé... Mais c'est une certitude ; il faut continuer ! ;)
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