Après la rentrée,
dans la série
« littéraire franchement… », moue dubitative et sourcils au plafond,
aujourd’hui : les prix littéraires ! Car déjà tombent les premières sélections. Celle du
Goncourt,
par exemple, dont la disparate est belle
comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une
machine à coudre et d’un parapluie ; avec un peu de chance ils
couronneront peut-être un beau livre, ça reste possible et
d’ailleurs ça arrive. J’ai l’air de me moquer (parce qu’au fond,
malgré l’argent qu’il y a derrière, toutes ces affaires-là, ce n’est pas
très sérieux ; il faut le dire : c’est un
jeu) mais en fait je comprends très bien qu’ils ne puissent pas
faire mieux. Se mettre d’accord à plusieurs (à plusieurs ! quand c’est
déjà si difficile de se mettre d’accord tout seul)
; se mettre d’accord à plusieurs, disais-je, c’est la meilleure
manière d’arriver à un consensus, et à un livre consensuel. Une sorte
d’esthétique de la moyenne, quoi. C’est d’ailleurs déjà sur
ce principe que fonctionnent tant bien que mal la plupart
des grosses maisons d’édition – normal que les gros prix soient faits
pour elles. Un jury de prix littéraire, ça a toutes les
chances d’être aussi mou qu’un comité de lecture. Rien ne vaut,
c’est ma foi, les engagements singuliers. Et pourtant. Et pourtant,
chaque année je m’étonne de la sélection du Wepler.
Pas tellement le prix lui-même, qui ne concerne
qu’un seul livre, mais la sélection entière. Chaque année, je
m’étonne de la ressemblance entre cette sélection et mes envies de
lecteur. Pourtant, cette année encore, je ne fais pas partie du
jury (ni de la sélection, au fait ; mince alors !).
La récompense lui avait été remise - j'étais présent à la soirée - par le Président de La Poste lui-même, Jean-Paul Bailly, toujours aux commandes de l'entreprise qu'il dirige avec souplesse de l'échine vers la privatisation (délai d'acheminement : J + 1).