lundi 27 septembre 2010

lectures encombrées

 

Il y a des lectures encombrées. Encombrées de tout ce qu’on a lu avant. De ce que l’on a appris qui est bon et ne l’est pas : ne pas mettre trop d’adjectifs, se méfier du nombrilisme, les adverbes en -ment c’est lourd, se méfier du formalisme, attention à l’abus des italiques, ce n’est pas comme ça qu’on écrit un roman, trop de parenthèses tue la parenthèse, mais c’est quoi ce sujet ça tout le monde en parle déjà, mais c’est pas un roman ça, ah c’est bien ça ressemble à du Bernard Pilchard mais Pilchard c’est quand même un cran au-dessus… Encombrées de tout ce qui est bien pratique pour se faire une opinion et la formuler, et d’ailleurs c’est vrai tout ça et le reste, on ne peut pas dire le contraire, et un peu de culture littéraire après tout c’est pas plus mal pour parler de littérature, c’est pas un prof de français qui va dire le contraire quand même. Mais bon, il y a des moments où ça fait du bien de s’avancer tout seul dans le noir, d’oublier tout ce qu’on sait et qu’on a appris justement pour pouvoir l’oublier au bon moment, et d’attendre de voir ce qui va se passer.


Commentaires

Une dernière phrase que je m'empresse de retenir. N'est-ce pas d'autant plus difficile pour un professeur de français ? Je me souviens de professeurs de français disant qu'ils ne pourraient pas participer à des ateliers... le fantôme de tous ces "modèles", peut-être ?
Commentaire n°1 posté par gballand le 27/09/2010 à 07h02
Disons que c'est un conseil valable aussi pour les professeurs de français, mais pas que, oh la la, pas que...
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 08h57
Exactement (c'est tout, et c'est en -ment !).
Commentaire n°2 posté par Anne Savelli le 27/09/2010 à 08h01
De la même manière, on a pu entendre dire que le rose n'allait pas avec le rouge, ou que  mettre trop de couleur dans un bouquet, ma chère, que c'est criard, j'en ai des migraines ophtalmiques ; et quelque temps plus tard remarquer que celle-ci porte très bien le rose avec le rouge, et que finalement ce bouquet multicolore est bien joli. Toujours cette illusion de la vérité définitive. (Tiens, pendant que j'y pense, j'ai un livre, tout vert celui-là, dans une pile à côté de mon lit.)
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 09h04
Overblog a mis tellement de temps à charger le commentaire que je ne sais plus ce que je voulais dire... Ah oui ! bah ! plus on en sait moins on en... Même problème dans les Arts plastiques... Sous prétexte d'enseignement il FAUT continuer une pratique en parallèle si on ne veut pas être dépassé, être soi aussi... Bien sûr tous les autres ont existé, bien sûr tout a été fait... Mais bon ! faut-il vendre des pommes sur le bord des routes pour autant ? (que les vendeurs de pommes m'excusent... C'est un exemple;o)
Commentaire n°3 posté par L.........................................................uC le 27/09/2010 à 09h08
Nihil dictum quod non dictum prius, mais haut les coeurs quand même !
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 09h15
"Un beau jour, il décida de ne plus ouvrir un seul livre, afin de ne pas sublir l'influence de certains écrivains ou le découragement engendré par cette activité.
Il en vint même à ne plus se lire lui-même ."
Benoît Dehort, Oeuvres complètes  (tome 3, page 1, Les Editions du Goudron, 2009).
Commentaire n°4 posté par Dominique Hasselmann le 27/09/2010 à 09h21
(Le fait est qu'il y a certains auteurs que je ne lis pas spécialement pour cette raison-là.)
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 10h36
Lire : "subir l'infuence", évidemment.
Commentaire n°5 posté par Dominique Hasselmann le 27/09/2010 à 09h22
Tu es vraiment sûr que ça va aller ?...
Commentaire n°6 posté par tor-ups le 27/09/2010 à 09h24
Mais oui !

Réponse de PhA le 27/09/2010 à 10h34
Narcissiquement (... ah, ces immodestes créations de mots immodérés par lesquelles, nos insatiables désarrois impensés s'immergent goulûment dans leurs imprescritibles et langoureuses impasses et ...).
Commentaire n°7 posté par Gilbert Pinna le 27/09/2010 à 10h07
Encore !
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 10h37
Mais bon, il y a des moments où ça fait du bien de s’avancer tout seul dans le noir, d’oublier tout ce qu’on sait et qu’on a appris justement pour pouvoir l’oublier au bon moment, et d’attendre de voir ce qui va se passer.
((Une activité que vous mettez brillamment en pratique, même par mauvaise visibilité.) (Le Pilchard, vous le consommez à la sauce tomate ?))
Commentaire n°8 posté par moons le 27/09/2010 à 10h40
Bernard Pilchard ? Je n'ose dire tout le mal que je pense de cet auteur : je n'ai lu aucun de ses livres.
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 10h59
Un livre à couverture verte à côté du lit ? Joie de l'apprendre !
Commentaire n°9 posté par Anne Savelli le 27/09/2010 à 10h45
Vivement un peu de temps !
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 11h00
http://feuillesd-automne.blogspot.com/search/label/Absinthe
Commentaire n°10 posté par Moons le 27/09/2010 à 11h07
Vive la verdure !
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 14h14
Pour ma part, j'ai toujours de côté une pile de livres auxquels je ne comprends rien dans le seul but de ne plus cher à comprendre, ou apprécier, ou... (Par exemple, ça n'est qu'un exemple, un titre parmi d'autres : Le manuel du jardiner platonique d'une certaine... P. P.)
Je suis mort.
Commentaire n°11 posté par Depluloin le 27/09/2010 à 12h30
Précisément : un livre merveilleux pour un lecteur désencombré !
(Vous êtes mort ? Vous avez cliqué sur l'explosion dans mon billet du 24 ?)
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 14h18
wait and see, wait and see : c'est bien beau mais des fois c'est long
Commentaire n°12 posté par L'employée aux écritures le 27/09/2010 à 12h48
Qu'est-ce donc qui est si long - ou si beau ?
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 14h23
Tout acte exige l'oubli comme la vie des êtres organiques exige non seulement la lumière mais aussi l'obscurité.
F.N.
Commentaire n°13 posté par albin le 27/09/2010 à 13h23
Parfois même ça s'appelle l'amour.
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 14h31
Seriez-vous Tanguy à vos heures ?
Commentaire n°14 posté par Moons le 27/09/2010 à 14h18
Mais non, Tanguy n'est pas Laverdure !
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 14h33
Le problème, c'est qu'on entre dans la carrière de lecteur avec la liste des auteurs qu'il faudra lire pour passer dans la classe du dessus. On ne s'en remet jamais complétement
Commentaire n°15 posté par Zoë le 27/09/2010 à 16h07
Mais pour une fois, on a le droit d'oublier son cartable.
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 19h04
Toujours la meme question de style et de frustration d'en avoir ou pas, qui freine la grande majorite des lecteurs d'ecrire.
Commentaire n°16 posté par Quotiriens le 27/09/2010 à 21h13
J'ai la chance (?) d'être directement passé à l'écriture, pour ainsi dire ; la vraie lecture n'est venue qu'ensuite. Je crois aussi que le style est dans l'oubli du style.
Réponse de PhA le 27/09/2010 à 21h20
Style inné puis acquis?
Commentaire n°17 posté par quotiriens le 28/09/2010 à 00h58
Oh rien d'inné, tout d'acquis - sauf une très ancienne et très forte envie qui dépassait le petit bonhomme.
Réponse de PhA le 28/09/2010 à 07h28
 

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