Messerschmied retrouva le chemin qui le ramenait chez Brunnen – à moins que ce ne fut le chemin qui menait chez Brunnen qui retrouva Messerschmied. C’était un soir, encore une fois, après la fermeture des bureaux, que Monsieur Schlehe lui avait redonné rendez-vous ; ce dernier paraissait croire que, si les bureaux étaient vides, le contrat pourrait être signé sans problèmes. La conviction de Monsieur Schlehe ne parvenait toutefois pas à tirer Messerschmied de sa morosité. Et Messerschmied ne fut qu’à moitié surpris lorsque, arrivé devant la porte du petit salon où Monsieur Schlehe comptait lui faire signer le contrat, celui-ci eut la stupéfaction de voir tous les meubles dans le couloir : on avait fait le vide dans la pièce. La pièce était vide. La présence de Messerschmied était vide de sens. Il ne restait plus qu’à vider les lieux.
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Pour mémoire, le Contrat est une adaptation des mésaventures de Monsieur de Mesmaeker, personnage récurrent dans les albums de Gaston Lagaffe de Franquin, à travers le prisme Kafka. Car Kafka est un prisme, et de Franquin à Kafka, il n’y a qu’un pas.

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