lundi 27 octobre 2025

Souvenirs de mon père, 53 (la libération d’Arras, 2)

Tu es redescendu (de la Kommandantur), les Allemands avaient donc filé par l’autre côté. Vous les avez poursuivis dans la rue des Trois Visages où ils s’étaient engouffrés, en direction de la cathédrale. Les jeunes FFI, totalement inexpérimentés, ont eu la malencontreuse idée de vouloir lancer une grenade sur les Allemands un peu plus loin. Elle a ricoché contre un rebord de fenêtre et elle a explosé en faisant voler en éclats les vitres du 63, la maison de Tata, les vitres de la grande baie vitrée qu’il y avait sur le devant, juste au moment où la locataire de Tata (qui louait le grand salon dont Victorine a fait sa chambre plus tard), affolée par les tirs, voulait baisser le rideau de fer. La manivelle était tombée par terre, elle s’était baissée pour la ramasser et c’est à ce moment-là que les éclats de la grenade sont passés juste au-dessus sa tête, par la fenêtre. Si la manivelle n’était pas tombée, elle était tuée. Elle l’a échappé belle !

Vous avez poursuivi les Allemands dans la cathédrale, ça tirait de tous les côtés, comme à Notre-Dame à la Libération, mais là par contre vous voyiez les Allemands. Mais vous n’avez jamais réussi à les atteindre. Finalement, vous avez arrêté la poursuite et vous vous êtes réorganisés.



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