dimanche 19 octobre 2025

Souvenirs de mon père, 52 (la libération d’Arras, 1)

« Tu n’as pas vraiment raconté la Libération d’Arras. » « Tu crois qu’il faut que je la raconte ? »

A Arras, ça s’est mis à tirer de tous les côtés. Vous saviez que les Anglais étaient tout près. Ce sont les FFI qui ont déclenché la bataille. Ils se sont mis à chasser les Allemands partout. Mais ils n’ont pas résisté comme à Paris, ils ont été pris d’une sainte trouille et les trois quarts du temps ils fuyaient partout. Tu as réussi à rejoindre un groupe de résistants qui essayait d’atteindre le beffroi où les Allemands s’étaient réfugiés. Le beffroi d’Arras, c’était l’hôtel de ville, et c’était devenu le siège de la Kommandantur. Vous avanciez de pilier en pilier, sur la petite place, pour éviter les balles des Allemands. Toi, tu n’avais rien pour tirer ; tu suivais le groupe. Tu es arrivé derrière le chef des résistants au moment où il abattait un jeune soldat allemand, juste à l’entrée du beffroi. Vous avez vu que ça ne tirait plus, il s’est précipité à l’intérieur, tu l’as suivi. Là tu as trouvé des armes. Tu as un ramassé un revolver des Allemands, par la suite tu as pris un fusil. Les Allemands se débinaient par la porte, par les fenêtres de l’autre côté. Toi tu es monté au premier étage de la Kommandantur pour voir s’il n’y avait pas encore des Allemands là-haut. Il n’y en avait pas. Tu as vu le bureau. Il y avait un immense portrait d’Hitler, tu l’as décroché et tu as passé ton poing au travers.



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