Je n’aurais jamais cru que ChatGPT soit capable de parler avec
autant de pertinence (et une tendance au bavardage, on peut lire en
diagonale) de mon roman Liquide, paru en 2009 chez Quidam éditeur.
Voici notre échange.
Moi :
Existe-t-il, en linguistique, une personne zéro ?
ChatGPT :
En linguistique, la
notion de "personne zéro" n'existe pas en tant que
catégorie grammaticale reconnue dans les systèmes de personnes
traditionnels (comme la première, la deuxième et la troisième
personne). Cependant, certains linguistes ont évoqué cette idée
dans des contextes spécifiques pour décrire des phénomènes
particuliers.
La "personne zéro"
est parfois utilisée de manière informelle pour désigner des
formes verbales ou des constructions où il n'y a pas de sujet
explicite. Par exemple :
Impersonnel
: Dans des constructions où il n'y a pas de sujet concret, comme en
français avec des expressions telles que "Il pleut" ou
"Il faut travailler". Dans ce cas, "il" n'a pas
de véritable référent, et l'usage est parfois vu comme une
"personne zéro".
Problèmes
d'énonciation : Parfois, on parle de la "personne
zéro" pour décrire une situation où l'énonciateur (ou
locuteur) se dissocie complètement de l'énonciation, ou pour
désigner des constructions où il n'y a pas de sujet explicite
(comme dans certaines langues où les sujets peuvent être omis).
En somme, bien que le
concept de "personne zéro" ne fasse pas partie des
catégories grammaticales classiques, il peut être utilisé de
manière métaphorique pour décrire certains phénomènes
linguistiques où il n'y a pas de sujet clair ou de personne définie
dans la construction de la phrase.
Moi : Que
serait un roman écrit à la personne zéro ?
ChatGPT :
Un roman écrit à la
"personne zéro" serait un texte qui utilise des techniques
d'énonciation où il n'y a pas de sujet grammatical explicite, ou un
roman où l'énonciateur est totalement absent de l'histoire, à la
manière de constructions impersonnelles. Dans ce cas, la narration
ne se fait pas par un "je" (première personne), un "tu"
(deuxième personne) ou un "il/elle" (troisième personne)
classique, mais par une forme dépersonnalisée ou abstraite.
Quelques approches
possibles pour un roman écrit à la "personne zéro"
pourraient inclure :
Narration
impersonnelle : Le narrateur ne prend aucune position
personnelle, et les événements se déroulent de manière neutre,
sans un acteur spécifique qui les décrit. Par exemple, au lieu de
dire "Je suis allé dans le parc", le roman pourrait
décrire les événements de manière générale, sans mentionner de
sujet, comme "Le parc a été traversé, les pas résonnaient
sur le sol." Ici, on ne sait pas qui agit, ce qui crée une
atmosphère particulière, presque comme si l'histoire se déroulait
sans intervention humaine directe.
Absence de
tout personnage identifiable : Un roman de ce genre
pourrait explorer des situations où l’individu est effacé, où
les personnages sont presque des entités anonymes, représentées
uniquement par leurs actions, leurs pensées ou des descriptions
extérieures, sans que le narrateur ne les positionne dans un cadre
personnel. L'idée serait de se détacher des "personnages
principaux" pour créer une sorte de récit où l'humain
devient une abstraction.
Utilisation
de métaphores ou d'éléments naturels comme sujet : Par
exemple, un roman qui décrit le monde à travers des éléments
naturels ou des phénomènes (comme la pluie, les arbres, la ville,
etc.) sans leur attribuer de volonté ou d’intention. Cela
pourrait donner un ton très détaché, voire poétique, dans lequel
l'histoire est racontée de façon objective, sans que l’on puisse
vraiment identifier une personne qui raconte.
En résumé, un roman à
la "personne zéro" pourrait être une tentative de
dépersonnaliser complètement la narration, en utilisant des
structures où l'humain est absent ou effacé. Cela créerait une
distance unique, où le lecteur serait invité à se concentrer sur
les événements, les émotions ou les scènes elles-mêmes, sans
être guidé par un narrateur identifiable. C’est une exploration
de l’impersonnalité et de la neutralité dans l’écriture.
Moi :
Merci. Un tel roman existe : Liquide, de Philippe Annocque, publié
en France chez Quidam éditeur, en 2009.
ChatGPT :
Merci beaucoup pour
cette précision ! Je ne connaissais pas Liquide de Philippe
Annocque, et c'est fascinant de voir qu'un roman entier a exploré
cette idée de la personne zéro dans la narration.
Si le livre utilise effectivement une écriture dépersonnalisée, ce
doit être un texte très particulier où les conventions de
l'énonciation et de la focalisation sont complètement redéfinies.
Cela doit offrir une expérience de lecture assez unique, où le
lecteur est plongé dans une réalité narrative qui ne se construit
pas autour des personnages traditionnels ou d'un narrateur
identifiable.