(Lectures de l’été)
Je n’avais pas lu Saint Glinglin, de Raymond Queneau ; c’est chose faite. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai aimé ce livre et, cherchant ici et là, je me suis rendu compte que peu de lecteurs se sont mouillés à en dire quelque chose. « Mouillés » en est d’ailleurs peut-être une des raisons, car c’est un roman où tout finit mouillé. C’est à cause de Pierre, le fils du maire de la Ville Natale, qui tenait à faire son discours sur les poissons (qui lui avaient appris le sens de la vie lors de son séjour dans la Ville étrangère dont il n’a jamais su apprendre la langue) et que son père a humilié au point que le fils a souhaité la mort du père, lequel s’est retrouvé statufié après sa chute dans la fontaine pétrifiante. Oui : on est en plein dans le mythe – et en même temps – fréquentation quotidienne de Franquin oblige –, je ne peux m’empêcher de voir dans ce maire et sa Ville Natale une préfiguration de Champignac et de son maire si glorieusement statufié : les personnages y sont à peu près aussi ridicules, juste peut-être un plus délicieusement antipathiques encore. Ou bien alors c’est à cause de l’enlèvement par l’auteur d’une star hollywoodienne à la réalité, Alice Faye, qui devenue Alice Phaye tombe dans les bras de Paul (évidemment le frère de Pierre et de Jean), parce que celui-ci était tombé dans les pommes en la voyant non plus sur l’écran mais en chair et en os (sans doute plus en chair qu’en os). Bref, voilà pourquoi je ne saurais pas trop vous dire pourquoi j’ai aimé Saint Glinglin – du moins me suis-je quand même un peu mouillé moi aussi.
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