Ce n’était pas le contrat. Messerschmied n’en revenait pas : il était allé chez Brunnen, aucun événement grotesque n’était survenu, il avait signé – mais ce n’était pas le contrat. Le préposé, apparemment, s’était trompé de document. Il est vrai aussi, Messerschmied devait bien le reconnaître, il est vrai que dans sa hâte d’en finir, Messerschmied n’avait pas relu le contrat, sans quoi il se serait immédiatement rendu compte de la méprise. Il est vrai aussi que l’auteur de la confusion n’avait pas les responsabilités nécessaires pour faire signer le contrat à Messerschmied. Bref, Messerschmied devait bien admettre que si le contrat n’était toujours pas signé, la faute en revenait pour une bonne part à lui-même. C’est pourquoi, sans attendre une nouvelle invitation, laquelle il pouvait bien considérer comme tacite, il retourna une nouvelle fois chez Brunnen, toujours en hâte, en hâte, qu’on en finisse de cette affaire, qu’on en finisse enfin. Il était arrivé à l’étage du bureau de Monsieur Witz, cette fois ils allaient enfin signer le contrat, il tourna à gauche dans le couloir, trébucha et s’affala dans un bassin pneumatique rempli d’eau ; il aurait dû s’en douter, il aurait dû regarder où il mettait les pieds, il aurait dû deviner que là, juste à l’angle du couloir, il y aurait forcément un bassin pneumatique rempli d’eau.
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