samedi 27 février 2021

Cacher le trou avec sa traîne

Sorti du dehors le trou salué en pleine lumière

Esquisse de princesse prise de malaise reçoit le trou en secret


Ce détail de la solitude inséré entre les pages

Un morceau d’intériorité le transforme en silencieux automatique


En ce qui concerne le tableau de cette femme il manque encore des éléments du visage

Un nuage noir coupe une partie de ce portrait dont le modèle est un miroir de trop



p. 60 « Ciseaux & ciel nocturne »



Aujourd’hui je suis contente d’être moi

Buvant une tasse de thé vert

Lisant des poèmes coréens bien traduits

Contrariée par d’autres choses réduites en cendres


La contrariété fait partie du réel m’avait-on dit

J’ai vu pire que la contrariété

Les os d’un revenant dans un bol de nouilles


Le trou noir qui traîne sur le sol

M’envahit comme une tristesse passagère

La fête des arbres est déjà devenue un défilé de mode

« You are so great ! » au milieu de la forêt la mondanité prend le pas sur la pulsation


La mariée finale en robe de dentelle

Est une nonne qui entre en scène et cache le trou avec sa traîne



p. 95 « La maison des phrases liquides »



Ce sont deux extraits de Cassandre à bout portant, de Sandra Moussempès, qui vient de sortir dans la collection Poésie des éditions Flammarion.




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