Je
ne l’ai pas lu mais on me l’a dit. On connaît l’histoire : c’est celle
d’un collège qui a un problème de recrutement. Il y a un poste qui n’est
jamais pourvu. Tout de suite, ça m’a
intéressé cette histoire ; j’aime bien la littérature du travail, et
là bien sûr je me sens concerné. C’est la chaire de DADA, qui est
maudite. (DADA : Defence Against
the Dark Arts, encore une de ces nouvelles disciplines aux acronymes
barbares, je ne sais pas trop en quoi ça consiste ; en plus vous savez,
ça se
passe en Angleterre, c’est pas comme chez nous.) Bref, impossible de
trouver un titulaire qui fasse l’affaire. Tous les ans, l’académie
envoie un nouveau : une année, il a un champignon
derrière la tête qui lui souffle de mauvaises odeurs et de mauvaises
idées dans le cuir chevelu ; l’année suivante c’est un usurpateur de
diplômes, en réalité il a jamais eu son CAPES ;
le suivant n’était pas mal mais est victime d’un délit de sale
gueule (il souffre d’un lupus), dans quel monde vivons-nous ; tout ça
pour en embaucher un autre qui se drogue pour avoir plus
d’autorité… Bref. Mais il y a le jeune héros, un élève, brillant,
qui a toutes les qualités, qu’on voit grandir au fil des épisodes.
Justement, il est très fort en DADA. Même qu’il y a un épisode
où c’est lui qui donne des cours de rattrapage aux autres élèves
(dans la clandestinité, bien sûr, comme il n’a pas encore les diplômes
requis). Un espoir pour le collège, à l’évidence. Pendant
des milliers de pages (parce que quand même, ce sont des gros
livres, il y a pas mal de digressions sans rapport évident avec le sujet
principal), on n’attend que ça, qu’il ait l’âge (pour les
diplômes on ne s’inquiète pas, c’est la mention assurée). Et puis
quand enfin arrive la fin, ben non. Finalement il ne sera pas prof de
DADA. Mais que fait le Ministère ? (Il est vrai que le
ministre, j’ai oublié de le dire, manque un tantinet de
personnalité.) Enfin, c’est peut-être ça, le réalisme.
Désormais porte-parole du gouvernement (en plus de ses fonctions à cran de ceinture financière), la tête d'affiche chiraquienne utilisait sans modération sa voix de basse pour écarter toute confusion avec Harry Potter.
Seul son coup de balai permanent, activé au nom de la Révision Générale des Politiques Publiques, l'apparentait à la caste des escadrilles fictionnelles.