samedi 5 octobre 2024

Souvenirs de mon père, 8

Toujours de sa main, la suite du passage posté samedi dernier :


Après que notre mère fut venue nous rechercher de force à Arras, Milou et moi, nous sommes restés plusieurs années sans retourner à Gretz.

Un peu plus tard, nous avons fini par retourner à Arras aux vacances de Pâques et à Gretz aux grandes vacances. Je m’étais fait un ami qui s’appelait Pierre Richard. Il avait une sœur qui s’appelait Marie-Louise, comme Milou. Beaucoup plus tard, je lui ai donné des cours de maths. Je n’ai jamais compris comment moi, qui d’après moi étais nul en mathématiques, j’ai pu donner des cours en cette matière à Marie-Louise, puis à Colette Antoine qui beaucoup plus tard devint la marraine de Christian et à Marie-Thérèse Brassard.

Avec Pierre Richard, nous faisions de grandes promenades à vélo ; c’est à ce moment là que j’ai appris à faire du vélo tout seul en une seule matinée sur la bicyclette de Tata qui pourtant était un peu grande pour moi. Nous faisions aussi de grandes promenades en forêt. En ce temps-là, Gretz n’était pas au aussi peuplée ni aussi bâtie qu’aujourd’hui. Milou, elle, restait tenir compagnie à Tata et Bonne-Maman.

Il y avait dans la forêt une petite mare, que je n’ai jamais retrouvée depuis, avec des arbres très souples à côté. Notre grand plaisir, c’était de grimper à ces petits arbres aussi haut que possible afin qu’ils se courbent au dessus de la mare. Leur sommet arrivait au dessus de l’autre coté et nous nous laissions retomber à ce moment-là. C’était notre manière de sauter par-dessus. Nous recommencions plusieurs fois sans nous lasser.

Nous aimions aussi grimper aux grands chênes le plus haut possible. Un jour, nous avons fait le concours de celui qui grimperait le plus haut. Pierre est grimpé presque au sommet d’un très grand chêne.  J’ai essayé de grimper plus haut mais j’étais plus lourd que Pierre et une branche s’est cassée ; j’ai dégringolé de plusieurs mètres en me cognant le dos à chaque branche mais enfin j’ai pu me raccrocher à l’une d’elles. Je n’ai jamais plus essayé de battre des records.

Je ne sais pas ce que sont devenus Pierre et Marie-Louise Richard.

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