mardi 25 février 2020

Écrire et publier ou pas (17) (printemps-été 2002)


Qu’est-ce que ça fait à mon écriture ? Car être publié, et ne plus l’être, ça n’est pas anodin comme ça devrait l’être. Pourquoi écris-je ce récit étrange, Chroniques imaginaires de la mort vive ? Une histoire de mort et de mystère, un récit d’atmosphère, dans une langue loin, très loin d’Une affaire de regard, et sans humour aussi, pas une once, délibérément ? J’ai été catalogué : écriture blanche (comme le sont les auteurs des éditions de Minuit), humour à froid… L’étiquette me gratte avant même la déconvenue de Par temps clair, encore plus après peut-être ; plus ou moins consciemment je fais tout pour l’arracher. L’humour n’est pas obligatoire. Rien n’est obligatoire. Il y a toujours un autre chemin. Bien sûr j’aime faire rire mais l’humour chez moi n’est que consécutif à autre chose, et j’aime faire rire comme faire pleurer, ou intriguer, ou faire peur, ou exciter, simplement parce que je le fais avec des mots, c’est fou ce qu’on fait avec des mots quand même. J’écris, comme s’il n’y avait que ça. Le 12 juillet, Chroniques est terminé. Quoi faire ? Ce n’est pas la bonne saison pour envoyer un manuscrit. Alors le lendemain ou le surlendemain je me lance dans autre chose, toujours autre chose, loin loin de ce que je viens de terminer, comme Chroniques est loin de Par temps clair. Une bouffonnerie azimutée que j’intitule Non sec, titre inspiré d’un post-it que j’ai vu collé sur des manuscrits refusés sans commentaires. Fin août, il est fini aussi. D’accord, ce ne sont pas des textes très longs. Sous sa forme livresque, Chroniques ne dépassera pas 110 pages. Non sec aurait été du même format. J’ai l’impression de faire du vélo en pente. C’est la vitesse qui fait mon équilibre. Si je m’arrête, je ne sais pas ce qui va m’arriver.




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