lundi 24 février 2020

Écrire et publier ou pas (16) (printemps 2002)


Bertrand Visage est déçu aussi. Pour lui, Par temps clair mérite la publication. Il m’engage à le proposer ailleurs. Mais comment fait-on pour être publié ? Je n’en ai aucune idée : je n’ai jamais eu à me donner du mal pour chercher un éditeur et je ne connais personne dans le milieu. Il faut préciser que pour Une affaire de regard je n’ai pas fait la moindre apparition, même pas en librairie. Je n’y connais toujours rien, guère plus qu’un an avant, quand le Seuil avait accepté mon manuscrit. Je demande son avis à Bertrand Visage. Il me conseille de proposer mon texte à Paul Otchakovsky-Laurens (POL) et à Jean-Marie Laclavetine, chez Gallimard. Je l’envoie aussi à Irène Lindon, chez Minuit. Ailleurs ? J’avoue que je me souviens plus, je n’ai pas noté tout ça, ça ne m’intéresse pas vraiment. Si, je me souviens juste que je l’ai aussi envoyé chez Verticales, qui à l’époque appartient au Seuil. Je ne crois pas l’avoir envoyé à l’Olivier. Bref.
Pendant ce temps je continue à écrire Chroniques imaginaires de la mort vive. Je me rappelle que l’ambition première (mais alors toute première, hein, elle n’a pas fait long feu), c’était d’écrire un récit pour la jeunesse. Je voulais du sang, aussi. C’était l’humeur du moment. J’écris aussi de plus en plus de fictions oniriques. J’appelle ça Affleurements, depuis 1999, si j’en crois le carnet vert.
La lettre-type des éditions de Minuit ne se fait pas attendre. Jamais cette maison ne m’a répondu autrement que par une lettre-type (je ferai encore une tentative par la suite). Je reçois aussi un autre refus de Gallimard, mais argumenté celui-là, et signé par Laclavetine. J’en retiens surtout que Par temps clair lui paraît « inspiré » d’Un homme qui dort, de Perec, que je n’ai pas lu (que je n’ai toujours pas lu, d’ailleurs ; on a plusieurs fois rapproché certains de mes livres de ceux de Perec, c’est peut-être pour ça que je ne le lis pas pour le moment). Cela dit, à part l’emploi de la deuxième personne, qui n’est plus vraiment une nouveauté au vingt-et-unième siècle (d’ailleurs j’écris aussi Chroniques à la deuxième personne), je ne suis pas certain qu’il y ait une vraie parenté. Pas de nouvelles de POL. J’ose un appel, on me répond qu’il l’a lu une première fois, qu’il le garde sous le coude.



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