samedi 17 mars 2012

Au Salon du Livre il y a des éditeurs.


Au Salon du Livre, souvent, il y a des gens qui cherchent des éditeurs. Certains cherchent des éditeurs qui existent, d’autres des éditeurs qui n’existent pas. Les premiers les recherchent parce qu’ils connaissent leur catalogue, qu’ils apprécient leur travail, et qu’un salon c’est la chance d’avoir des conseils de lecture de première main. D’autres recherchent des éditeurs qui n’existent pas, dont ils ne connaissent pas le catalogue, dont l’idée ne leur vient pas à l'esprit qu’ils pourraient ouvrir un des livres présentés avant d’essayer de leur proposer leur manuscrit. Il y a là comme un malentendu : ils recherchent des éditeurs qui n’existent pas et ne rencontrent que des éditeurs qui existent. Des gens qui ne lisent pas et qui voudraient être lus. Des gens qui vivent une vie de rêve.


Commentaires

C'est malheureusement vrai. Et pour la poésie encore plus flagrant.
Commentaire n°1 posté par Dominique Boudou le 18/03/2012 à 08h54
La poésie nous dit aujourd'hui ce que sera la littérature demain.
Réponse de PhA le 18/03/2012 à 19h50
Rien de nouveau sous le soleil, et j'aime beaucoup ces coquelicots...
Commentaire n°2 posté par Pascale le 18/03/2012 à 12h10
C'est bien le problème (le rien, hein ; pas les coquelicots).
Réponse de PhA le 18/03/2012 à 19h52
PS : tu aurais dû venir hier soir chez Lydia, sa soirée littérairement "mortelle" était extra, elle t'aurait remonté le moral ! Des textes fabuleux, une salle pleine. La littérature, son partage, tout ce que j'aime.
Commentaire n°3 posté par Pascale le 18/03/2012 à 12h12
Il y a une prochaine soirée que je compte bien ne pas manquer.
Réponse de PhA le 18/03/2012 à 19h53
Lire si l'on veut écrire me paraît une évidence. J'irai plus loin : tous les livres sont utiles à celui qui veut écrire, au moins dans un premier temps. Histoire d'y voir plus clair, de faire un tri, de savoir soi-même ce que l'on cherche, de se trouver.
Naturellement, on peut passer par la critique littéraire. Je ne suis pas certaine que son apport ait la même profondeur. Vous écrivez dans une de vos réponses : "...parce que Faulkner, comme ça, brut de toute explication préalable, eh bien on trouverait que c'est trop difficile." Pour ma part, je n'ai pas eu d'explication préalable. C'est en lisant beaucoup et par comparaison que je suis tombée dans Faulkner. Certes, ma méthode prend beaucoup de temps et, comme vous dites, on ne peut pas tout lire.
Mais j'ai écouté aussi votre leçon : j'ai commandé "Une affaire de regard" (d'occasion, par Amazon, de mon trou de province). Justement, le "regard" m'intéresse tout particulièrement. Et j'ai tellement de lacunes à combler.
Commentaire n°4 posté par Anonyme le 18/03/2012 à 12h23
L'écriture suppose la lecture, mais aussi il y a ceci qui échappe trop souvent : un catalogue éditorial, quand le travail est fait honnêtement, c'est le reflet d'une personnalité, de goûts, de choix qui font le sens même de ce travail. Aimer le travail d'un éditeur, pour un candidat à la publication, c'est la première des conditions pour donner une chance à son texte (même si on n'est pas obligé d'être d'accord avec tous les choix).
Bien sûr, Faulkner peut être immédiatement lisible. Mais allez présenter l'équivalent aujourd'hui aux éditeurs les plus solides, les plus à même de prendre des risques - c'est-à-dire les plus gros, les plus riches -, il y a de fortes chances pour le texte soit catalogué comme "trop exigeant" ; surtout pour les collections principales.
Et merci pour votre regard ! (J'aurais bien des choses à dire encore, à propos de ce texte - catalogué comme le plus accessible que j'aie commis - et de ce que je viens d'écrire ci-dessus ; mais ce serait un peu long.)
Réponse de PhA le 18/03/2012 à 20h08
"Si tous les candidats à l'édition lisaient au moins 100 livres/an, l'édition serait sauvée de la faillite ! Car ça veut dire qu'ils écriraient moins puisque lire prend du temps, et ils deviendraient peut-être plus exigeants quant à leur propre production qui du coup sera moins prolifique." Le jour où j'ai lancé cette réflexion sur le ton de la plaisanterie, on m'a regardé d'un sale oeil, et pourtant...
Commentaire n°5 posté par Pascale le 20/03/2012 à 20h26
Allez, on va dire 50, et plus de sale oeil. (Je suis bien d'accord.)
Réponse de PhA le 20/03/2012 à 21h02
Ecrire est déjà assez long et difficile, alors s'il faut lire les livres des autres par dessus le marché... 
Commentaire n°6 posté par Depluloin le 27/03/2012 à 11h13
Ça c'est bien vrai, tiens.
(Alors, et ce retour ? ça se prépare ?)
Réponse de PhA le 27/03/2012 à 20h56
Dominique le retour (rire)! Très contente de te savoir vivant !
Commentaire n°7 posté par Pascale le 27/03/2012 à 20h51

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