vendredi 28 octobre 2011

Qu’on se le dise : les prix littéraires font vendre – hélas.

Dans la République des Livres, Pierre Assouline a écrit un billet sur la dernière sélection du Goncourt. C’est un billet à valeur informative : j’y ai appris quels titres y figurent encore, quels autres ont été écartés. Que parmi ceux qui restent, chacun avait ses chances. Et puis aussi, j’y ai appris, chiffres à l’appui, que les prix littéraires font vendre. Il me semblait bien aussi que c’était le cas, mais il paraît qu’une idée reçue prétend le contraire (encore une chose que j’y ai apprise, tiens).
Eh bien, ce n’est pas une bonne nouvelle. C’est exactement ce que je leur reproche, aux prix : de faire vendre. De propager l’illusion que la littérature, ça se vend et ça s’achète, comme ça, par dizaines de milliers d’exemplaires. (Des dizaines de milliers de lecteurs en train d’aimer le même livre en même temps ! Quand j’y songe, j’en ai froid dans le dos.) D’encourager des auteurs à faire tout bien comme il faut pour l’avoir, le prix – d’ailleurs il y en a qui boudent quand ils ne l’ont pas. (Cette idée qu’il faille se conformer…) D’encourager les éditeurs à traiter différemment (litote) leurs titres primables et les autres. De faire croire qu’il n’y a que cinq ou six maisons qui publient des livres bons à primer – ce qui n’est pas tout à fait faux : il n’y a en effet que cinq ou six maisons en mesure de faire imprimer fissa la quantité suffisante de livres qui devront s’empiler sur les étalages des libraires le lendemain de l’heureuse nouvelle.
Enfin, ce que j’en dis, c’est juste l’opinion d’un auteur sans prix, hein.

Commentaires

Certains ouvrages sont créés pour leur public. Certains autres créent leur public.
Paul Valéry

Commentaire n°1 posté par Pascale le 28/10/2011 à 12h12
Nous ne passerons pas notre vie entière dans des préfabriqués.
Réponse de PhA le 28/10/2011 à 22h55
... vous êtes hors de prix.
Commentaire n°2 posté par Gilbert Pinna le 28/10/2011 à 16h22
C'est vrai qu'on ne m'achète pas facilement.
Réponse de PhA le 28/10/2011 à 23h00
Si au moins ils faisaient lire ce serait toujours ça de gagné
Commentaire n°3 posté par L'employée aux écritures le 29/10/2011 à 14h45
Parce qu'il faut les lire, en plus ?
Réponse de PhA le 29/10/2011 à 17h27
Oui, vous êtes sans prix, et je ne revendrai vos livres pour rien au monde, non mais.
Commentaire n°4 posté par Sophie K. le 29/10/2011 à 15h24
Vous avez raison : d'ici quelques années les collectionneurs se les arracheront à prix d'or.
Réponse de PhA le 29/10/2011 à 17h29
j'allais dire que vous n'avez pas de prix, mais d'autres (y comprix vous) l'ont déjà dit... primé, imprimé, comprimé?
Commentaire n°5 posté par aléna le 29/10/2011 à 18h17
Exprimé, je préfère !
Réponse de PhA le 29/10/2011 à 18h25
Pas déprimé, surtout. Parce que hein bon.
Commentaire n°6 posté par Sophie K. le 30/10/2011 à 11h20
Supprimons la déprime !
Réponse de PhA le 30/10/2011 à 11h33
Prafaitement. (Et déprimons les subprimes.)
Commentaire n°7 posté par Sophie K. le 30/10/2011 à 11h36
Celui qui est couronné : l'épris littéraire.
Celui qui est goncouré : le marathon rouge (en voie de disparition).
Celui qui est renaudotisé : a décroché le fromage de maître Corbeau.
Celui qui est féminisé : question de genre, après tout.
Commentaire n°8 posté par Dominique Hasselmann le 30/10/2011 à 12h33
N'as-tu donc pas envie d'être une "idée cadeau" ?
Commentaire n°9 posté par tor-ups le 03/11/2011 à 15h27
C'est-à-dire que je crains que le ruban me donne un air d'oeuf de Pâques.
Réponse de PhA le 04/11/2011 à 16h04
 

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