Tout le monde est au courant mais moi, bien sûr, je viens juste de l’apprendre : c’est le quatuor au
programme de français du bac L (comme littérature, tiens)
pour l'an prochain. Au fond ça m’est un peu égal, il y a bien longtemps
que je n’enseigne plus au lycée. Je pensais déjà du mal
de l’épreuve du bac quand je l’ai passé, depuis ça s’est aggravé.
Tout
de même, cet attelage, je le trouve un peu biscornu. Je vois qu’il y a
des collègues qui ne se réjouissent
pas à l’idée d’étudier De Gaulle (qui remplace Pascal l’an dernier).
Moi je le dis tout haut : dans un programme imposé, il est bien
difficile de faire plaisir à tout le monde. Et je rajoute
tout bas : je suis bien content d’être au collège. Et comme ils font
une pétition (j’ai cru apercevoir quelques arguments maladroits comme
une sorte de confusion fiction / littérature qui
gâchent un peu le reste), on leur tombe dessus. Quand je dis « on »,
je veux dire : ceux qui n’auront pas à convaincre deux générations
d’élèves que de Gaulle est un écrivain
majeur et qui d’ailleurs souvent n’ont jamais fait un cours de leur
vie – leur tombent dessus. On peut lire par exemple : « les écrivains défendent le général ».
Une
conscription ? Mince, chez moi, l’écrivain n’est pas mieux informé
que le professeur. (En même temps, je ne suis pas bien sûr que le
général ait besoin d’être défendu ; j’ai même
l’impression qu’il n’a rien demandé à personne.) Et attention,
hein ? pas « des écrivains » : « les
écrivains ». Tous. Sans
exception. C’est-à-dire : Max Gallo, Pierre Assouline, Michel
Martin-Roland, Franz-Olivier Giesbert, Bernard Pivot. C’est tout.
Retenez la liste, elle peut servir.
Evidemment,
comme la pétition émane du SNES (dont je ne suis d’ailleurs les
propositions que d’un œil terne),
l’argument de la littérature est vite balayé ; les qualités
littéraires de De Gaulle sont évidentes. Je n’en sais rien. Même pour
Quignard, d’ailleurs ; je n’en sais rien. Je veux
dire : je ne sais pas si on est en face d’un auteur majeur. Des
auteurs au bac, il n’y en a quand même que quatre, on a le droit de
faire son difficile. Homère, qui m’est venu par tradition
orale bien avant que je sache lire (merci Grand Frère), je sais.
Beckett, je sais aussi. Beckett, tiens, je sais Fin de partie par cœur, ou presque – c’est Fin de partie
qui est
au programme. Beckett, j’ai dû attendre plus de dix ans après sa
mort pour oser présenter un texte à un éditeur. Je dis ça, parce que
dans le programme, il fait figure de contemporain, mon
épouvantail adoré. Fin de partie, c’est 1957, quand même.
On me dira que je ne fais confiance qu’aux valeurs sûres. Peut-être. Volodine, tiens, voilà une valeur sûre, à mes
yeux, de la littérature contemporaine. Mieux : une œuvre majeure. Quand mettra-t-on Volodine au programme du bac ?
Assouline !
(Moi j'attends avec impatience Les aigles puent, de Lutz Bassmann.)
Ecrivain majeur! Pascale a raison, faut du recul... Et Dostoïevski, il pourrait bien être au programme! Cétypa un écrivain majeur?
Bon, Quignard, hum! majeur, euh, faut pas pousser là!
(je vais me cacher)
Quignard, je n'ai lu que le début des Ombres errantes. La posture de l'érudit m'agace un peu. Je crois beaucoup à la filiation littéraire, mais on n'a pas besoin de la montrer. Cela dit, j'en ai trop peu lu pour m'en faire une idée juste.
Comment Pascale a été virée?!! Merci de me prévenir!! :)
A quinze heures, mon cher Depluloin, la réponse à vos inquiétudes.
Avec les meilleurs Chevillard (Du hérisson, Scalps, Sans l'orang-outan, Choir - et ceux que je n'ai pas encore lus), je jubile. Mais c'est un très très jeune auteur (puisqu'il est plus jeune que moi), on n'a pas fini de le lire !
le vieux sage
est une femme.
Merci Philippe & Pascale Petit pour l'agréable après-midi passé en votre compagnie à Rambouillet (on a relevé les absents de marque, n'est-ce pas Souricette!).
(je compatis Dominique, soignez-vous bien)
En tout cas, merci vraiment à vous d'être venue - et à Philippe, encore et encore
(et à Souri7 pour toutes ses tentatives d'enlèvement de Depluloin).
En tout cas je me suis bien amusé !
Pascale, j'ai lu ta dédicace (sourire) et j'ai dévoré cette nuit ton Jardinier platonique... j'adore, et tu as raison, c'est un ouvrage que l'on relit à petites gorgées, ce que je ferai.
Quant aux absents, ils ont toujours tort, à mi ou temps plein (rire).
(Au fait, quand descendez-vous de la montagne ?)
(merci - vraiment - à Pascale pour sa lecture - du texte et de ma dédicace...)
Alors Depluloin n'était pas à Rambouillet? M'étonne pas du tout!
Je crois que Depluloin, au-delà d'un périmètre bien défini, n'existe pas. Il devient un être de fiction. Chez lui, la limite entre la réalité et la fiction est essentiellement géographique.
Pascale, depuis une semaine chez moi, plantation de fruits, quelques nouvelles fleurs en bordure (Lobelia bleu), du basilic à côté des tomates, pour les protéger. Depuis ma lecture platonique de dimanche, l'emplacement du banc, j'hésite... m'en vais faire quelques pas...doumdoum...
(Pascale, en ce qui concerne votre banc, j'ai oublié de le dire dans le manuel, mais méfiez-vous, Depluloin rôde souvent par là.)
Mais je lis aussi plus haut : "Pascal, il faudra songer à le remplacer." (Quel Pascal ? Pascal ? l'autre Pascal ?)
Alors moi je demande : c'est qui qui complique ici ?