Je
me suis vu, figurez-vous, propriétaire d’un beau manuscrit, qu’une
certitude irrationnelle me fait attribuer à Jacques Roubaud. Il
s’agissait d’un cahier
grand format, à petits carreaux, entièrement écrit à la main, que
j’ai longuement feuilleté avec délice – bien qu’il n’y eût dedans aucune lettre. On pouvait y admirer quantité de
divisions savantes. Savantes car il y avait toute sorte de
racines carrées, cubiques ou pires encore, au diviseur comme au
dividende ; ce qui ne les empêchait pas d’être posées avec
la simplicité de nos maîtresses de l’école primaire : les deux
traits perpendiculaires tracés avec soin à la règle, et les chiffres
notés d’une belle écriture appliquée, presque impossible,
bien en colonne, en respectant les carreaux de la page. Bien sûr,
quelque chose vous empêche de comprendre la beauté de la chose : vous
n’étiez pas dans mon rêve – car probablement c’en
était un. En tout cas, c’était beau, au point que j’insistais pour
le montrer à mon petit garçon, qu’il en prenne de la graine. Ça m’est
revenu d’un coup dans l’escalier, tout à l’heure, en
parlant avec M. Quant à Jacques Roubaud, s’il s’est introduit chez
moi de la sorte, c’est sans doute parce qu’il était assis à côté, tout
près, mercredi dernier.
Ce type de logiciel doit sans doute exister sur Internet, non ?
@ Philippe : oui, cet acte manqué, au Salon du Livre de Paris, a évité le naufrage... pourtant imperceptible...
pensée de cadre
pense-t-on le cadre et en ce cas d'où avant d'y penser dans ?
Les cahiers quadrillés, à grands carreaux, à petits carreaux... mais, bien sûr qu'on peut "comprendre la beauté de la chose"! Et la langue qu'on tire aussi, en s'appliquant...