croire que ça va aller.
Ça va aller. Ça ira. Aller va de soi. Aller va. Aller ira. Ça ira
puisque ça va. Ça va puisque c'est allé. Croire que tout ira, pas
seulement que tout ira – c'est ça qui ira – mais que tout
ira bien. Tout doit aller bien. Il suffit à ça d'aller. Ça va
aller. Ça n'a pas besoin d'aller bien : ça va. Ça va aller
bien ? Ça va aller suffit. Croire que ça va aller. Il
n'est pas acquis que ça aille. Mais si ça va, c'est bien. Si ça
va, c'est que ça va bien. Il est acquis que tout va, acquis que tout
ira. Mais non que tout va bien, ni que tout ira bien. Il faut croire.
Il faut y croire. Il faut croire au bien vers lequel ira tout. Il
faut croire à l'aller du ça, au mouvement du ça. Il faut croire au
bien de l'aller du tout. Sans ça, il n'y a que l'aller : va !
aller va ! allez ! Nous allons vers le croire que ça ira.
Nous allons vers le croire que tout ira bien. Et si ça n'allait
pas ? Et si tout allait, mais pas bien ? Si tout allait,
mais mal ? Si ça rien ? Si
(tout allait rien)
Ana Tot, méca,
Le Cadran ligné, 2016, p. 14.
Ana Tot déconstruit le
langage mécanique qui nous fait dire ce que les mots veulent dire
même sans qu'on le veuille. Ça vient de paraître au Cadran ligné
et allez-y voir comment ça va.
Oh la la ! ce genre d'écriture qui me fait saliver (réellement) ! Voilà un ouvrage que je m'empresserai de commander aux deux jeunes et charmantes libraires de la librairie "L'Astragale" qui va ouvrir ses portes (oui, oui, vous avez bien lu !) juste en bas de chez moi (110 rue de Sèze, Lyon 6e) le 1er juillet !
RépondreSupprimerAh, j'ai beaucoup aimé !
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