mercredi 7 mai 2014

Mon jeune grand-père (37)

   Le 15 avril mai 1917. Mes chers parents.
J’ai reçu cette fois-ci le courrier régulier, c’est-à-dire les cartes de Papa des 27 28 et 30 avril et les lettres de maman des 15 et 29 avril. J’ai reçu en outre une carte de la cousine Monnot (ou Mounot peut-être ? ce nom m’est parfaitement inconnu) qui est toujours en bonne santé ; elle se plaît assez bien dans son nouveau pays. Les dispositions prises par maman pour les colis sont très bien et je n’ai rien à redire. Pour les vêtements de toile je crois que la vareuse sera plus pratique, la moins cher naturellement mais autant que possible j’aimerais mieux un pantalon qu’une culotte, car avec cette dernière il faut mettre des bandes et c’est trop chaud et trop fatiguant. (Cette habitude que j’ai prise de reproduire les fautes quand il y en a, que vaut-elle vraiment ? Il me semble que ça ne dit rien du tout. Pourtant je continue.) En plus de cela Papa serait bien gentil de voir au dépôt s’il ne pourrait pas m’avoir une vareuse de troupe, car ma vareuse de tranchée est complètement hors d’usage et je voudrais épargner le plus possible ma vareuse n°1. Il pourrait la prendre assez grande pour être sûr qu’elle aille, je la ferais retoucher ici par le tailleur. Je regrette de vous donner tous ces ennuis et vous remercie de tout cœur. Je crois que vous n’avez pas compris ma carte, au sujet de maman Nini (je ne sais pas non plus qui est maman Nini et je retrouve même pas la carte en question). Tout le monde est ensemble et n’a jamais été séparé. Je me suis sans doute mal expliqué. Comme colis j’ai reçu les colis gare 19 et 20 et un colis de pain du 14 avril. Il y a encore un peu de retard en ce moment dans les colis. Mon mal de dents est complètement passé et je vais maintenant très bien. Je vous quitte mes chers parents en vous embrassant bien fort tous les deux ainsi que Geneviève et Louis et toute la famille. Votre fils qui vous aime de tout son cœur.
Edmond

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