je ne la vois que de dos donc
et elle a pour visage l’océan devant elle
avec des yeux d’un bleu profond
mêlé de gris de vert
et un peu de bave aux lèvres
expression de colère
bien charmante tout de même
car j’en peux déduire qu’elle va
bientôt déferler sur moi
et m’emporter dans les vagues si bien formées qu’elles ne s’affaissent
jamais de ses seins
de ses fesses
il paraît que ses hanches et ses reins
ont parfois des creux de seize mètres
me confie un vieux marin
un soir de cuite
et crache ensuite
dans la crique
son jus de chique
restera dans toutes les mémoires
le souvenir de cette marée noire
Vous
avez peut-être reconnu la voix de celui qui clame Ohé Pimoé
dans le nouveau livre d’Eric Chevillard, tout juste paru chez Fata
Morgana. S’éprendre d’une manière de mirage et devenir plus
mirliton qu’un mirliton, une sorte de mirliton transcendant,
n’est-ce pas somme toute notre sort commun ?
Le poème est annoté, pour dire les choses avec précision, par cent minuscules dessins eux aussi très précis, de Philippe Favier.
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