samedi 24 mai 2025

Souvenirs de mon père, 41 (Paris, pendant l’Occupation)

Chez Ericsson, vous (les jeunes du centre de jeunesse) aviez été embauchés sous contrat à durée déterminée. A la fin du contrat, vous avez été licenciés. Tu as réussi à rester quinze jours de plus que les autres parce que, comme tu avais été détaché de la Todt, on t’avait oublié. Mais on t’a licencié à ton tour.

Pendant ces missions, tu avais sympathisé avec un monteur qui avait un ami nommé Hildever Brou, chef électricien dans une usine, les Etablissements DF, à Montrouge. On y fabriquait du matériel pour les avions : des crics hydrauliques, de l’équipement électrique de bord. (Par ailleurs, on y fabriquait aussi, pour les Français, des vélos-taxis.) Tu es allé à la DF, tu t’es présenté à Brou qui t’a engagé tout de suite, sur la recommandation de son ami. Tu es entré comme électricien d’entretien. Tu suivais toujours les cours des Arts et Métiers en même temps, ce qui fait que, en théorie, tu étais plus avancé que les autres électriciens, mais en théorie seulement. Tu as travaillé là pendant un an.

A la DF, tu as réussi à faire entrer ta sœur Milou ; on lui a donné une place de magasinière.

Ici c’est moi qui rappelle que, à aucun moment, l’idée qu’elle pourrait travailler n’a traversé l’esprit de ta mère – ni de personne dans la famille : ça paraissait juste impensable.

Il n’y avait pas de local prévu pour la cantine. On installait des tables à l’heure du déjeuner et une société extérieure venait livrer les repas. Après manger, très souvent, vous alliez jouer au volley sur un terrain vague juste en face la DF. Maintenant, là, c’est le Boulevard Périphérique. C’était juste à côté de l’église de Montrouge. Chaque fois tu passes sur le Périphérique, tu vois les anciens bâtiments de la DF.

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