« Mais j’étais encore très jeune, presque une enfant, et pour la seule et unique fois de ma vie j’ai louché vers la reconnaissance et la gloire – et plus jamais depuis, je vous le jure. De plus, j’avais grand besoin d’un véritable interlocuteur, j’y aspirais profondément : quelqu’un qui puisse me comprendre et m’aider à progresser. Je ne l’ai pas trouvé ; cela aurait pu être un grand coup, un coup fatal pour quelqu’un comme moi qui avait décidé qu’il n’y a pas d’autre vie, si ce n’est cette unique et (admettons-le enfin) assez affligeante occupation. S’occuper de poésie est un genre de mort et plus vite nous nous en rendons compte, mieux c’est. Moi, je l’ai compris tôt, je crois. »
C’est Emily Dickinson qui parle mais c’est Stamatis Polenakis qui lui donne la parole, dans une traduction (du grec) de Myrto Gondicas. Le dernier rêve d’Emily Dickinson est un minuscule bijou publié l’an dernier par Quidam dans sa collection « Monade » – dont il est, je crois bien, le seul titre à l’heure actuelle.
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