Virgule est un titre votif. Un vœu, si vous préférez, en guise de titre. C’est ainsi que la narratrice de Samantha Barendson, qui ressemble assez à celle de Mon citronnier, préfère traduire « coma ». Son ami, son presque frère que les gens prennent pour son mari alors qu’elle en a un et que l’ami aurait bien voulu lui aussi avoir le sien, a mal traversé la rue et le plus bêtement du monde est tombé dans le coma. Le coma, c’est quelque chose qui ressemble au sommeil sans l’être, quelque chose qui n’est pas vraiment la vie mais qui n’est pas non plus la mort et que la narratrice, donc, préfère appeler « virgule », car c’est le sens de « coma » dans sa langue d’origine. Tomber dans la virgule, ça n’est pas si grave : il y a toujours quelque chose après la virgule. Avec mon goût pour voir les mots cachés à l’intérieur des mots, je dirais volontiers que dans la virgule il y a la vie. Dans la virgule des lettres l’interrompent, la vie ; ça ne l’empêche de continuer après l’L. Ces lettres de la virgule, dans le roman de Samantha Barendson, ce sont les mots qu’elle adresse à l’ami inconscient, et qui constituent l’essentiel du texte, rédigé à la deuxième personne. On ne sait pas s’il l’entend, mais, au cas où, autant lui parler. Cependant tout livre a une fin. Quelle sens aura la fin de celui-ci ? Ça n’est pas à moi de le dire.
Virgule vient de paraître aux éditions de l’Attente ; ça tombe bien.
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