mardi 14 décembre 2021

Ma sœur imaginaire est fan de rangement japonais.

Petite, j’ai choisi d’être la banane quand mes parents m’ont dit que j’étais le fruit de leurs amours.


On est tous tellement vulnérables, c’est marrant.


Si j’étais riche, je mangerais h24 jusqu’à ce que mort s’ensuive.


J’ai pris du LSD avec des potes, on a parlé de caca toute la soirée.


Je me ronge les ongles même en temps de covid.


Si je ne tue pas les araignées c’est parce que je déteste encore plus les mouches.


Je ne suis jamais fier de ce que je produis, une raison de ne pas faire de gosses.


Être riche ça craint, être pauvre ça craint, être normal ça craint.


J’imite mes potes et eux m’imitent.


Les boîtes de nuit sont de vrais terrains de chasse ; l’alcool c’est les munitions et les filles les proies. Il n’y a pas de chasseurs car les types sont des chiens.


C’est bien vu de manger des pommes.


Je suis mariée avec deux filles, la cérémonie s’est déroulée dans les vestiaires du rugby il y a trois ans.


Ma sœur imaginaire est fan de rangement japonais.




J’ai recopié tout ça dans le dernier livre d’Antoine Boute : On peut boire la transpiration d’un cheval ; il est paru cette année aux éditions Les Petits matins, mais dans la collection Les grands soirs (comme Les morts rigolos, du même Antoine Boute). Là, c’est un extrait des pages 90-91, qui font partie de la partie intitulée « LIRE = BOIRE LA TRANSPIRATION D’UN CHEVAL = ÉCRIRE ». Dans la première partie de ce livre (intitulée « VOUS AVEZ ÉCRIT CE LIVRE ? »), l’auteur nous précise : « … j’ai « récupéré » des phrases chez des jeunes personnes croisées et en ai fait ce livre – avec ma préférée comme titre » ; alors moi j’ai écrit cet article avec des phrases d’une page de ce livre d’Antoine Boute avec ma préférée de la page comme titre), parce que « Avec des mots tout est rigolo ».



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