vendredi 11 mai 2018

Bienvenue à Clonck

Après Tardigrade à l'Arbre vengeur, rappelez-vous, Clonck et ses dysfonctionnements est le deuxième livre de Pierre Barrault, et je l'aime encore un peu plus que le premier. L'auteur cette fois assume la forme romanesque, pour un propos poussé encore davantage vers le non-sens. Or le roman est un genre qui aime le sens. Le lecteur s'y attend à y lire une histoire, une histoire qu'on ne lit que dans un seul sens car elle est supposée n'en avoir qu'un – parfois le lecteur en voit plusieurs, et alors il se réjouit que le roman soit riche. La déception le guette à Clonck, mais je lui souhaite de savoir jouir de ses déceptions. Car s'il y a bel et bien une histoire dans Clonck – celle d'Aughrim et Podostrog en mission dans la ville de Clonck, chargés d'y retrouver un certain Perstorp –, le sens s'y dérobe. En effet la ville dysfonctionne – on ne pourra pas cette fois reprocher à l'auteur un titre trompeur – et l'histoire est aussi celle de ces dysfonctionnements. Ce sont ces dysfonctionnements, sortes de bugs poétiques cocasses et variés, qui font la matière essentielle de ce livre. Et ce faisant – faisant mine de ne rien dire – ils disent vraiment l'essentiel : l'incapacité du sujet à appréhender le monde. Notre lot commun, en somme.
On attend avec impatience le troisième livre de Pierre Barrault. En attendant, on relit Clonck et ses dysfonctionnements, qui vient de paraître, illustré par Claire Morel, aux éditions Louise Bottu.

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